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Un nouveau droit humain est né !

Un nouveau droit humain est né ! Une décision d'une grande importance a été prise aujourd'hui : le Conseil des Droits de l'homme des Nations Unis, dans sa résolution 48/13, a reconnu pour la première fois qu'un environnement propre, sain et durable est un droit humain. En même temps, dans une deuxième résolution (48/14) le CDH a mis les conséquences de la crise climatique sur les droits humains au goût du jour, en créant un poste de Rapporteur Spécial de l'ONU sur le sujet.

La reconnaissance de ce droit humain a été un long combat, qui dure depuis les années 1990. Elle a été initié par des organisations de la société civile de pays qui ressentent de façon accrue les conséquences de la crise climatique. Ce sont les peuples autochtones qui ont été au premiers rangs de la lutte pour ce droit humain. Nous aimerions tous les féliciter pour ce dénouement réussi.

On aime la résolution 48/13

La décision du Conseil des droits de l’homme envoie un message fort aux communautés du monde entier qui souffrent avec la crise climatique, a déclaré Catalina Devandas Aguilar, Ambassadrice du Costa Rica. Jennifer Morgen, Directrice de Greenpeace International, qualifie la reconnaissance de ce droit d’ « historique ». Cela faisait trop longtemps que des groupes du monde entier réclamaient la protection de ce droit – qui l’est déjà dans plusieurs législations et constitutions nationales – aussi au niveau global. D’après elle, il s’agit d’une victoire de tous les humains du monde sur les pollueurs qui ne voient que l’appât du gain.

Aussi la Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits humains, Michelle Bachelet, a fêté cette victoire. Mme Bachelet a rendu hommage au grand nombre d’organisations de la société civile, parmi lesquelles des groupes de jeunes, des institutions de droits humains nationales, des organisations de peuples autochtones, des entreprises et beaucoup d’autres, qui étaient engagés de par le monde pour une reconnaissance pleine et entière de ce droit. Elle a souligné qu’il était important qu’aussi les droits à la participation, l’accès à des informations et à la justice soient respectés, afin que le droit humain à un environnement sain puisse être pleinement mis en œuvre. La Haut-Commissaire a aussi fait remarquer que l’année passée un nombre sans précédent d’activistes environnementaux ont été assassinés, et a demandé aux États de prendre des mesures fermes pour leur protection et leur renforcement.

Une concession qui demande un suivi actif

L’organisation mondiale de la santé (OMS) estime, qu’environ 13,7 Millions de décès par an – c’est à dire environ 24,3 % des décès dans le monde – sont imputables à des risques environnementaux tels que la pollution de l’air et chimique. En vue de ces chiffres, la déclaration d’aujourd’hui est une concession minimaliste. Parce que la résolution n’est pas contraignante juridiquement. Elle a uniquement le potentiel d’influencer les standards mondiaux. Elle donne par exemple un argumentaire aux avocat.es qui interviennent dans des procès autour de l’environnement et des droits humains.

Mais la lutte de la plupart des personnes à travers le monde – surtout de groupes autochtones et des pays du sud – est loin de s’arrêter là. La résolution est une concession importante de la part des États membres des Nations Unies vis-à-vis des personnes qui sont particulièrement touchées par les conséquences de la crise climatique et la destruction de l’environnement. Il s’agit maintenant de faire suivre cette concession par des actes et de s’engager en faveur des droits humains de par le monde. Cela signifie aussi de prendre des mesures dans ses propres pays qui ont des retombées positives sur l’environnement et le climat.

Les entreprises françaises continuent à rajouter des substances problématiques dans les cosmétiques, les jouets, les produits alimentaires, les emballages… La pollution de l’air atteint des niveaux critiques dans certaines régions. L’eau est plein de microplastiques. L’utilisation continue de pesticides contribue à l’extinction des espèces. Le ou la nouvelle Présidente de la République aura du pain sur la planche !