Les microplastiques sont des particules de plastique de moins de 5 mm que l’on retrouve dans l’environnement par la rupture d’objets en plastique plus importants. Ils ne se biodégradent pas facilement et constituent une réelle menace pour l’environnement. De récentes recherches les ont trouvés dans la poussière, les aliments, les bouteilles d’eau en plastique, ainsi que dans les selles des animaux et des humains.
Wecf France a identifié environ une cinquantaine de ces substances de la famille des plastiques dans les produits utilisés au quotidien par de nombreuses femmes. Nous les avons étudiés pour notre récente enquête « Cosmétiques : Trop de substances problématiques ». Ces matières microplastiques, interdites en cosmétique bio, remplissent des fonctions diverses : agent filmogène, contrôle de la viscosité, agent fixant d’autres ingrédients, opacifiant, etc. Leur usage est courant et leur présence dans notre alimentation et notre corps, avec des conséquences pour la santé encore peu évaluées, a fait l’objet de plusieurs études scientifiques.
Au niveau règlementaire, après une première interdiction des microbilles de polystyrène dans les cosmétiques exfoliants, un projet d’interdiction des microplastiques devrait aboutir très prochainement dans l’Union européenne. Un collectif d’ONG, dont WECF, a demandé à la Commission européenne de réduire les délais de transition qui seraient accordés au secteur cosmétique, où les services rendus par les microplastiques ne sont pas essentiels et disposent d’alternatives plus écologiques.
Pourtant, ces débuts de règlementation ne sont pas encore appliqués de partout. Une étude publiée le 22 septembre par des chercheurs de la New York University School of Medicine aux États Unis, a entre autres révélé que les nourrissons ont des concentrations de microplastiques de 10 à 20 fois plus élevées dans leurs selles que les adultes. Ceci concernerait en particulier les microplastiques PET (polyéthylène téréphtalate). On retrouve ces derniers principalement dans la production de fibres textiles et de bouteilles d’eau. Cette étude a également cherché à comprendre quelle est la source d’exposition des nourrissons à ces microplastiques. Plusieurs résultats ressortent, notamment le comportement buccal des nourrissons, le fait de ramper sur un tapis, mâcher des textiles, l’utilisation de biberons en plastique, les jouets, les dentifrices…
Selon Kurunthachalam Kannan, professeur au département de pédiatrie de NYU Grossman School of Medicine, les produits pour enfants devraient être fabriqués sans plastique car l’exposition des nourrissons aux microplastiques représente un problème majeur pour leur santé.
L’enquête de Wecf France confirme l’usage de près d’une cinquantaine de plastiques divers dans un très grand nombre de produits de maquillage. Devant les données sur leurs effets néfastes sur les écosystèmes aquatiques et les craintes d’effets potentiels sur la santé, du fait notamment de leur contamination de la chaîne alimentaire, nous demandons à l’ensemble des fabricants de prévoir rapidement leur restriction et leur substitution par précaution.
Pour plus d’informations, voir aussi cet article de Wecf France, publié dans le cadre de sa campagne « Printemps de la consommation responsable » en début d’année.