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Les espaces verts, geste-barrière contre la pollution de l’air

Vivre à proximité d'une abondance de verdure (arbres ou autres types de végétation) peut réduire les effets négatifs de la pollution sur la santé vasculaire. C'est ce qu'a mis en évidence une récente étude menée par des chercheurs/chercheuses de l'Université de Louisville. Des éléments qui confirment de précédentes données sur les bienfaits de la végétation pour notre santé. Alors que nos modes de vie nous éloignent bien trop souvent de la nature et nous enferment dans des environnements artificiels, ces données incitent à revoir totalement les politiques d'aménagement urbain qui continuent à créer des villes "invivables" dans de nombreux cas.

Cadre et contenu de l’étude

Les objectifs

La nouvelle étude parue dans l’ American Journal of Physiology-Heart and Circulatory Physiology explore les liens entre santé vasculaire (vaisseaux sanguins), espaces verts et pollution de l’air.

Les participants

Les chercheurs/chercheuse ont examiné la rigidité artérielle chez des adultes volontaires, souffrant de pathologies telles que l’obésité, le diabète, un fort taux de cholestérol, hypertension artérielle et donc à risque modéré ou sévère en matière de maladie cardiaque.

Les facteurs environnementaux analysés

L’équipe de recherche se penche sur divers facteurs environnementaux , à l’aide de l’adresse de résidence des participants :

  • Index de végétation, dont la quantité et variation d’espaces verts entre 200 mètres et 1 kilomètre autour de la résidence de chaque participant,
  • Pollution aux particules fines et ultrafines dans l’air,
  • Niveaux d’ozone, un gaz toxique, incolore et polluant majeur de l’air (On connaît les fameux « pics d’ozone » qui entraînent régulièrement des restrictions de circulation et de vitesse sur les routes en France)

Les enseignements de l’étude

Lorsque les niveaux de particules et d’ozone sont élevés, la rigidité artérielle est plus élevée chez les participant.e.s, mais les fonctions vasculaires sont meilleure chez ceux et celles qui vivent dans des zones avec davantage d’arbres et espaces verts.

Ainsi, les arbres et espaces verts ont un effet protecteur face aux effets de la pollution de l’air sur les fonctions vasculaires. D’autant que l’effet bénéfique des espaces verts est non corrélé aux habitudes de pratique de l’exercice physique, de tabagisme (70% des participants à l’étude sont non-fumeurs) ou aux revenus des participants.

Vivre au milieu d’espaces verts peut favoriser une bonne santé vasculaire. Les effets de ces espaces verts peuvent être attribuables notamment à une baisse de l’exposition à des polluants tels que les particules et l’ozone.

Daniel Riggs, biostaticien et auteur principal de l’étude

En France: soutien au « maires densificateurs », mais rien pour les « maires verdisseurs »?

Ainsi : planter des arbres, serait un « geste-barrière » contre la pollution de l’air et ses effets sur la santé (vasculaire notamment). A l’heure où le plan de relance contre la Covid-19 prévoit de soutenir les « maires densificateurs », ceux qui évitent l’étalement urbain, on peut s’interroger. L’intention est louable, mais pourquoi ne pas ajouter « verdisseurs » à cette notion de densification?

De nombreux PLU (Plan Local d’Urbanisme) entreprennent en effet de bétonner des espaces avec des logements collectifs, sans verdir, voire suppriment des espaces verts existants. Les promoteurs immobiliers ont carte blanche. Pas ou à peine de « bandes enherbées » autour des nouveaux bâtiments, aucune distance avec les constructions voisines, absence de plantation d’arbres pouvant à moyen terme faire un écran végétal, multiplication des vis-à-vis nuisant à la qualité de vie, etc.

En 2021, en connaissance de cause, cette attitude est contraire au bien-être et à la santé des habitants, notamment en périodes de canicule de plus fréquences. Elle est pourtant encouragée par l’Etat. Nos élu.e.s iront-ils s’installer dans des logements isolés de tout espace vert, ou laisseront-ils ce « plaisir » aux populations lambda?