Pour ce troisième volet du printemps de la consommation responsable, nous allons nous refaire une beauté en vous parlant de cosmétiques et des ingrédients qui les composent. Mascaras, rouges à lèvres, crèmes pour le visage, produits solaires, mais aussi déodorants, savons, dentifrices, tous ces produits que nous utilisons, pour certains au quotidien, sont des cosmétiques. Ils peuvent nous exposer à des substances chimiques néfastes pour notre santé et notre environnement. Il n’est pas facile de s’y retrouver parmi l’offre considérable pour choisir des cosmétiques sains. WECF France vous propose des conseils et informations pour une consommation responsable.
Pour évaluer vos connaissances, voici un quiz.
Les points clés
- Les cosmétiques peuvent contenir des substances préoccupantes pour la santé notamment des perturbateurs endocriniens et des allergisants
- Les “effets cocktails” de ces substances sont importants
- Du plastique dans nos cosmétiques : le plastique est présent dans les emballages ET dans la composition de certains produits qui peuvent aussi contenir des dérivés du plastique (silicones, polymères…)
- Les cosmétiques sont source de pollution : ils se dispersent sous forme de microplastiques ou de déchets qui polluent les fleuves, les océans et détruisent la vie aquatique et l’environnement
- Les emballages de nos cosmétiques produisent d’importants déchets : 75 000 tonnes sont jetées chaque année
- Les étiquettes sont trop peu lisibles et insuffisamment détaillées
- Des alternatives sont possibles pour une consommation éco-responsable
- Une législation spécifique au niveau de l’Union européenne permet de réguler les substances contenues dans les cosmétiques. WECF France œuvre pour la faire évoluer dans le sens d’une meilleure protection de notre santé
Conseils et bonnes pratiques
Il est conseillé aux femmes enceintes de :
- Limiter l’utilisation des produits tels que les rouges à lèvres (pouvant contenir des métaux lourds comme le plomb), les vernis à ongles notamment les vernis permanents et semi permanents (formaldéhyde, toluène, Xylene, perturbateurs endocriniens…), ainsi que les produits pour les retirer, les crèmes ou lotions pour le corps et le visage (tels les BB crèmes) qui peuvent contenir des perturbateurs endocriniens en nombre comme l’a révélé notre enquête sur les cosmétiques. En fait, tout comme pour la nourriture, se questionner sur l’ensemble de produits que l’on utilise au quotidien.
- Limiter les produits contenant des parfums : souvent allergisants ou pouvant contenir des perturbateurs endocriniens
- Faire attention au contenu des gels intimes en contact avec les zones sensibles.
- Prendre le réflexe de lire les étiquettes et de les décrypter.
WECF France a scanné des applications facilitant la lecture des étiquettes. Il en existe beaucoup, attention à la méthode qu’elles utilisent :
INCI Beauty : application française créé en 2017, se revendiquant indépendante du secteur de la cosmétique. Elle travaille en partenariat avec l’école de Chimie de Clermont-Ferrand Sigma. L’appli est disponible en plusieurs langues et un blog existe pour échanger sur les résultats. Nous la recommandons fortement.
Yuka : application française qui permet de scanner les produits alimentaires et cosmétiques. Elle donne un score sur 100 avec la composition des produits détaillés avec des pastilles de couleurs selon la nocivité.
Quel produit ? : application développée par l’association de consommateur UFC Que Choisir. Note selon les composés dans les produits le cosmétique scanné.
Les alternatives : moins c’est mieux !
Réaliser l’impact de sa consommation sur la santé et l’environnement c’est bien mais savoir qu’il existe des alternatives accessibles et durables c’est encourageant et encore mieux.
Les cosmétiques (et labellisés bios)
- Ils contiennent moins de substances et pas de matières plastiques ;
- Un produit labellisé bio est certifié par un tiers. Ce n’est pas l’entreprise de production de la marque qui appose son propre logo. L’entreprise le soumet à un organisme de certification indépendant qui détermine si le produit entre dans les critères ;
- Attention au greenwashing.
Les cosmétiques solides et labellisés bios
Qui ne connait pas ce petit opercule sur le tube du dentifrice que l’on n’a pas été assez rapide à retenir et qui part au fond du lavabo ? On peut désormais y échapper !
Crèmes, shampoing et après shampoings, dentifrices, déodorants …. beaucoup de marques vendent désormais des cosmétiques sous forme solide. Les formes solides ont l’avantage de contenir moins d’emballage et donc moins de plastique. Ils sont aussi plus légers et plus faciles à transporter. Ils se conservent tout aussi bien et on peut venir à bout du produit sans gaspillage (le petit reste de dentifrice dans le tube que l’on n’arrive pas à sortir ! ).
Ils ont aussi des formules plus courtes, donc plus intéressantes.
Et les Déodorants ?
Masquer la sueur, les odeurs, être invisible et ne pas présenter de substances toxiques, voilà ce que nous demandons à notre déodorant quotidien. L’utilisation de ces produits nécessite des recommandations :
- Evitez les produits en spray, dont les gaz de propulsions, qui peuvent être nocifs à l’inhalation. Ils peuvent aussi projeter des nanoparticules.
- Appliquez-vous du déodorant au maximum une fois par jour ! Difficile de s’y retrouver entre les actifs antibactériens, anti fongique, les sels d’aluminium…
- Les perturbateurs endocriniens sont à bannir de nos déodorants : pas de propylparaben, de cyclopentasiloxane, le butylparabène, le triclosan.
- Attention aux allergènes !
- Et les antiperspirants à l’aluminium ? L’aluminium est cancérogène. En appuyant près de la glande mammaire, on s’expose à ce toxique tous les jours. La question de cette cancérogénicité est débattue depuis des années. Certains chercheurs prennent ce sujet très au sérieux et préconisent le principe de précaution (Fondation des grangettes).
Les huiles essentielles sont à limiter. Il faut fortement les diluer afin qu’elles ne soient pas dangereuses. Elles peuvent être allergènes et irritantes. Elles sont déconseillées aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 7 ans. Avant de faire vos préparations, demandez conseil à votre pharmacien·ne.
Les cosmétiques à recharger, une vraie bonne idée
Flacons réutilisables, billes de déodorants, flacons consignés, de nombreuses marques de cosmétiques s’engagent pour enrayer le flux de ces déchets liés aux produits cosmétiques qui terminent dans l’air ou dans nos océans .
Faites ce petit test : en prenant votre douche, regardez dans votre salle de bains et comptez le nombre de produits jetables, à usage unique. Gels douche, shampoings, dentifrices, crèmes, rasoirs… Tous ces éléments plastiques peuvent être limités. En un an, un changement de pratiques permet de réduire considérablement notre impact sur l’environnement.
Les cosmétiques « faits-maison »
Faire ses propres cosmétiques est une bonne solution. Ils contiennent moins de substances et génèrent moins d’emballages. Les huiles végétales (olive, argan, coco) et les eaux florales font de très bonnes bases pour de nombreuses recettes maisons.
Par exemple, pour faire un déodorant neutralisant les odeurs, étaler une huile végétale et tamponner du bicarbonate de soude (le plus fin possible) sous les bras. Les ateliers « Ma Maison Ma Santé« organisés par le réseau Nesting de WECF France vous permettront de découvrir des recettes de cosmétiques MAISON simples et efficaces et qui réduiront votre budget ! On a tout à y gagner !
Liste des substances toxiques dans les cosmétiques : leurs effets sur la santé et l’environnement
La suite des articles Printemps de la consommation responsable sur les cosmétiques:
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