La France s’apprête à adopter sa SNPE 2, après une dernière réunion de consultation des parties prenantes ce jeudi. Omniprésents dans les produits de consommation et l’environnement, les PE soulèvent à juste titre de vives inquiétudes parmi la population. WECF France, qui participe aux négociations depuis de longs mois, exprime ses regrets devant des mesures trop timides pour réduire efficacement l’exposition des populations et protéger leur santé, et formule plusieurs demandes clés. Une consultation publique s’ouvrira en janvier 2019 pendant un mois : pensez à faire entendre votre voix !
Les demandes-clés de WECF France :
- Un pictogramme ou indication de mise en garde des femmes enceintes sur les produits de consommation courante, indiquant la présence de PE avérés ou suspectés. Seule une étude de « faisabilité » de la mesure est prévue. La mesure serait conditionnée à un développement au niveau européen ou international. Pourtant, des indications existent déjà sur des substances suspectées d’avoir des effets PE, identifiées par l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques), des agences nationales (Anses, etc.) ou d’autres acteurs (ChemSec, The Endocrine Disruption Exchange). Il est temps d’appliquer le principe de précaution.
- Des mesures de substitution des PE contraignantes pour les fabricants : la SNPE 2 prévoit de susciter des engagements volontaires des industriels. Pour WECF France, ce n’est pas aux secteurs industriels de dicter le rythme de la substitution, mais aux pouvoirs publics d’agir en cas de danger avéré ou suspecté. La SNPE 2 confie également aux industriels le soin d’informer les consommateurs par des messages de prévention : cette mission doit être assurée par les pouvoirs publics.
- Encourager une substitution plus large que la seule « substitution chimique » : alors qu’il était annoncé une approche large de la substitution, allant au-delà des seules alternatives chimiques, la France prévoit de s’engager avec l’ECHA pour substituer les PE par des « produits chimiques plus sûrs » via l’innovation. Cette approche est trop restrictive et risque de créer de nouvelles substitutions par des produits chimiques dont la dangerosité sera connue après usage.
- Mieux prendre en compte les expositions professionnelles des femmes aux PE : WECF France demande que soit élargi le panel de professions couvertes par des mesures de réduction des expositions aux PE aux métiers de l’esthétique, la cosmétique, l’onglerie et la coiffure notamment, avec une prise en compte du fait que ces métiers sont majoritairement exercés par des femmes.