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Perturbateurs endocriniens: la course à la Stratégie nationale

Perturbateurs endocriniens: la course à la Stratégie nationale

Communiqué – 31 mai 2013

La France sera bientôt si tout va bien le premier pays au sein de l’Union européenne à disposer d’une Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. Car l’action au niveau national doit dans ce domaine précéder les développements au niveau européen qui se font attendre. Une centaine de scientifiques européens vient d’ailleurs de signer la Déclaration de Berlaymont et insiste auprès de la Commission européenne prenne des mesures pour réglementer les perturbateurs endocriniens sur la base des meilleurs données scientifiques disponibles.

La santé environnementale: une priorité pour TOUS les ministères?

WECF suit depuis le mois de février le groupe de travail d’élaboration de la Stratégie nationale Perturbateurs endocriniens, qui regroupe des interlocuteurs – ministères, agences de recherche, experts, industriels, associations de protection de la santé, des consommateurs, députés européens – dont les avis divergent sur un certain nombre de points.

A ce stade, après 4 réunions consécutives et quelques débats houleux au cours desquels les associations présentes ont menacé de se retirer du processus, le temps de la conclusion est proche. Pour dépasser les clivages habituels, il faut que les différents Ministères – Environnement, Santé, Recherche, Industrie, Consommation notamment – s’emparent du sujet Perturbateurs endocriniens pour l’intégrer de manière horizontale aux différentes politiques sectorielles: c’est la seule manière d’assurer que les décisions actées dans ce groupe de travail ne seront pas détricotées par d’autres prises en-dehors et répondant à des intérêts plus économiques de court terme que sanitaires et environnementaux.

Perturbateurs endocriniens: une affaire de santé publique au-delà du débat d’experts


WECF a insisté sur plusieurs points dont:

  • la nécessité de mettre au point des registres de maladies touchant les femmes,
  • renforcer l’étude et la réglementation des mélanges de substances,
  • renforcer les capacités de biosurveillance,
  • mieux surveiller les produits d’importation pouvant être sources d’exposition aux PE,
  • adapter la réglementation existante au défi des PE,
  • inciter le secteur industriel à développer des alternatives plus sûres aux PE connus,
  • assurer une compréhension et une information fiable des publics vulnérables (femmes enceintes, en âge de procréer, enfants, malades, personnes fragiles du fait de leur état de santé, leur situation socio-économique, etc.). Car si les PE ne sont toujours pas officiellement définis, il ne faudrait pas résumer le problème à un débat d’experts. Au contraire, tous exposés nous sommes également tous concernés.

Mieux vaut toujours prévenir que guérir

En 2013, après plusieurs décennies marquées par des scandales de santé publique à répétition, allant du sang contaminé au Médiator, il est temps pour la France d’entrer dans l’âge de la sagesse et d’appliquer le vieil adage « mieux vaut prévenir que guérir ».

Car si la compréhension de l’action des perturbateurs du système hormonal est incomplète à ce jour, comment peut-on espérer ensuite résoudre rapidement des pollutions multiples causées par ces substances et gérer dans une situation de crise économique des dépenses de santé toujours croissantes en termes de maladies chroniques? Le bon sens, allié aux données économiques, sanitaires et environnementales invite à agir sans tarder. Les objectifs fixés par la Stratégie et ses moyens de mise en œuvre (plans d’action et ressources financières, humaines et moyens alloués) seront les seuls garants du succès de cette action.