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L’impact des polluants chimiques sur la santé des femmes

L’impact des polluants chimiques sur la santé des femmes Depuis la Révolution industrielle, la quantité de produits chimiques présents dans notre environnement a fortement augmenté, que ce soit dans les appareils électronique, les pesticides, les produits ménagers, le plastique, etc. On estimait leur nombre à plus de 65 millions en 2019, dont 85 000 présents dans le commerce. Si certains ont pu participer à l’amélioration des conditions de vie des populations, d’autres sont particulièrement dangereux et peuvent avoir des impacts extrêmement nocifs sur la santé et l’environnement. D’après l’OMS, 1.5 millions de personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air intérieur. Pourtant, si l'exposition aux produits chimiques présente un risque pour tous les êtres humains, les hommes et les femmes ne sont pas égaux, du fait de facteurs biologiques mais aussi socio-économiques, entre autres.

Des conséquences différentes sur la santé des hommes et des femmes

Les différences physiologiques et anatomiques engendrent une vulnérabilité différente entre les sexes aux produits chimiques. Ainsi, non seulement les femmes accumulent plus de produits toxiques dans leurs corps que les hommes, mais en plus elles ne les absorbent et ne les métabolisent pas de la même manière. 

Les impacts sanitaires sont donc plus importants sur les femmes, du fait de différences dans les systèmes nerveux, reproductif, cardiovasculaire ou encore hormonal. Pour ce dernier, les niveaux plus élevés d’œstrogène chez les femmes impliquent une sensibilité plus forte à certains perturbateurs endocriniens et pesticides. 

Très concrètement, cela a des impacts sur les cancers du sein ou l’endométriose, mais également sur une prévalence plus élevée chez les femmes d’anémies ou de carences en fer, ainsi que de maladies auto-immunes et de fibromyalgie.

Des conséquences qui peuvent être transgénérationnelles

La maternité (de la grossesse aux périodes post-partum et de lactation), du fait de changements physiologiques et anatomiques importants, est également un moment de vulnérabilité particulier à l’exposition aux produits chimiques. 

D’une part, parce que les besoins du bébé, en gestation ou après sa naissance, impliquent une consommation accrue de produits contenant potentiellement ces produits chimiques. Dans le même temps les changements de métabolisme pendant la maternité impactent directement la distribution et l’absorption de ces produits dans et par l’organisme. 

D’autre part, l’absorption de ces polluants pourra avoir des répercussions sur l’enfant, avec des risques de malformations, voir même sur la génération suivante, comme l’ont montré certaines études.

Facteurs sociaux et rôles genrés

Au-delà des caractéristiques biologiques et anatomiques, les femmes sont également plus susceptibles d’être exposés à ces produits chimiques du fait des rôles genrés encore très présents dans nos sociétés

Dans les pays en voie de développements, les femmes ont la charge de la majeure partie des travaux domestiques à l’intérieur et autour de la maison, y compris le tri, l’enlèvement et l’élimination des déchets ménagers, qui comprennent souvent le brûlage à l’air libre des plastiques et autres déchets. Cette pratique expose les femmes à des polluants organiques persistants hautement toxiques et à des métaux lourds, avec des répercussions importantes sur leur santé et sur leur capacité à porter des enfants. 

Dans les pays développés également, les femmes sont encore très majoritairement en charge des tâches domestiques.

Les produits ménagers constituent la principale catégorie de produits exposant les femmes à ce type de produits toxiques, avec des impacts sur la santé à court et moyen terme. 

Mais ceci est également vrai pour les professions encore largement féminisées, telles que les métiers de la propreté, du soin et de la santé, résultant donc à une double exposition des femmes. 

Les produits cosmétiques sont également en cause, du fait de la présence de perturbateurs endocriniens et d’allergènes entre autres. Par exemple, les colorations semi-permanentes ou permanentes sont de plus en plus liées à des risques de cancer. 

Il faut également noter l’importance du facteur social, les populations les plus défavorisées étant également les plus exposées aux polluants chimiques, que ce soit de par leur métier, leur habitation, la qualité des produits qu’elles peuvent se procurer, etc.

Toujours trop peu d’études prenant en compte les spécificités biologiques des femmes

Malgré ces constats aujourd’hui largement documentés et partagés, avec l’apparition constante de nouveaux produits chimiques et de nanoparticules, il demeure toujours beaucoup d’inconnues, notamment sur la santé reproductive des femmes. 

En outre, les aspects liés au sexe et au genre continuent d’être largement ignorés dans les études toxicologiques et épidémiologiques, empêchant la mise en place de mesures de prévention et de protection des femmes contre les risques importants posés par ces produits chimiques dangereux. Il est plus qu’urgent que l’androcentrisme, encore trop prégnant dans ces recherches soit dépassés afin de concevoir et de mener des études incluant les spécificités de deux sexes.

Pour aller plus loin

Cet article s’inscrit dans notre Campagne « Santé et (in)égalité de Genre » labellisée Festival Génération Égalité Voices organisé par ONU Femmes France. Suivez-là sur nos réseaux sociaux !

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