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La fin programmée du Bisphénol A (et ses cousins?) dans le papier thermique: des chiffres pour mesurer l’enjeu

La fin programmée du Bisphénol A (et ses cousins?) dans le papier thermique: des chiffres pour mesurer l’enjeu

Plusieurs enseignes ayant choisi de remplacer le bisphénol A (BPA) dans le papier thermique peuvent maintenant prétendre à une « labellisation » . Alors que certains ne jurent que par le sérieux des chiffres, il est intéressant de « mesurer » l’enjeu: cette substitution a certes le mérite d’exister. Elle vise cependant un produit – les tickets de caisse- qui n’est pas un produit de consommation (que les clients n’achètent pas en tant que « produit de consommation ») et qui donc ne nécessite de la part des secteurs industriels aucun investissement de « R&D » (Recherche & Développement) comme pour n’importe quel produit de consommation « classique ». Alors la fin du BPA dans les tickets de caisse c’est bien, mais on peut faire encore mieux!

Papier thermique = 0,2% de la conso de BPA dans l’UE


Selon le rapport de l’ANSES sur le BPA dans le papier thermique publié en juillet 2014, L’utilisation du BPA comme révélateur dans le papier thermique (le papier des tickets de caisse) représente 0,2% de la consommation de BPA dans l’UE (2 400 tonnes en 2013 selon l’avis de l’ANSES publié en juillet 2014). Le BPA est largement utilisé comme révélateur de pigment du papier thermique dans l’UE et représente une part de marché estimée d’environ 70% du papier thermique. Cette utilisation est toutefois en déclin en raison d’un processus de substitution amorcé au niveau mondial: et oui vous entendez bien – c’est dans le monde, et non pas seulement en France ou en Europe que les industriels remplacent ou ont remplacé le BPA dans le papier thermique!

« Labelliser » des bouts de papier sans BPA c’est bien, y remplacer la famille des phénols c’est mieux!


Dans le domaine des perturbateurs endocriniens, comme dans d’autres substances chimiques, des scientifiques ont depuis longtemps mentionné que les analogies de structure moléculaire (agencement des molécules) sont un moyen d’identifier les molécules membres d’une même famille (phtalates, parabens, phénols, etc.) et donc d’anticiper – plus ou moins fortement – une similitude dans les effets et les réactions de ces substances de même famille, par exemple en termes d’effets potentiels sur la santé. BPA, BPS, BPB, etc. sont autant de phénols qui pourraient avoir, selon des données scientifiques récentes, des effets similaires: l’ANSES notait en 2013 que « L’analyse des données disponibles montre que la structure chimique commune aux composés de la famille des bisphénols leur confère des propriétés oestrogéniques » (Avis et rapport de relatif à l’évaluation des risques liés au Bisphénol A (BPA) pour la santé humaine et aux données toxicologiques et d’usage des bisphénols S, F, M, B, AP, AF, et BADGE , page 50).

Précision: WECF a participé à une partie des travaux mais n’a pas validé et élaboré de référentiel de labellisation pour les tickets de caisse sans BPA WECF France a participé aux deux premières réunions de préparation du référentiel de labellisation des tickets sans bisphénol A: ces travaux menés sous l’égide du ministère de l’écologie et de l’Ineris ont ensuite abouti à un référentiel. WECF France tient à précisé qu’elle n’a pas validé quelque référentiel que ce soit, la poursuite des réunions n’ayant pas possible de son côté. Ainsi, WECF ne s’associe en aucune manière à la validation d’un référentiel, pas plus qu’à un aval donné sur la labellisation de tickets sans BPA. La participation que nous avons eue est celle d’un observateur, et seulement pour une partie des débats qui se sont tenus.