WECF France était présente le 20 février 2024 à Angers aux rencontres « Retour à la terre au féminin » organisées par l’association Back To Earth. Cette journée a été riche d’échanges et de réflexions sur la thématique, avec des personnes de tous horizons souhaitant connaître ou approfondir la thématique. WECF vous fait son retour sur la journée. Sur la thématique du « Retour à la terre au féminin », l’association BackToEarth a organisé plusieurs conférences et ateliers pour comprendre les enjeux de l’engagement des femmes en milieu rural.
Les thématiques suivantes ont été abordées: que veut dire le retour à la terre ? quels sont les défis des femmes en milieu rural ? de quelle manière s’engagent-elles dans ces espaces ? à quoi ressemble leur entreprenariat ? que manquent-ils pour susciter plus d’engagement ?
De 100 à 150 personnes étaient présentes, représentant·es de collectivités, élu·es, associations, agriculteur.rices, étudiant.es et enseignant.es mais également des entreprises, démontrant l’intérêt très fort pour ces sujets d’actualité.
A travers son réseau Femmes rurales, WECF France travaille depuis 2011 sur la mise en lien de femmes entrepreneures dans le milieu rural et engagée dans la transition. Cette journée a permis de continuer dans ce travail de mise en réseau et de rencontres d’autres acteurs et actrices engagées dans la transition. Nous vous proposons ici un retour sur quelques interventions particulièrement intéressantes pour cette réflexion d’actualité.
L’importance de revisiter notre vision sur les campagnes, en prenant en compte la contribution essentielle des femmes aux transitions
Valérie Jousseaume, chercheuse en géographie et aménagement du territoire, a débuté son intervention par un historique du rapport des humains à la terre, au territoire, des sociétés de chasseurs-cueilleurs aux sociétés industrialisées en passant par les sociétés agricoles. Ensuite elle a présenté deux visions hypothétiques du futur sur le rapport des êtres humains à la terre vers lesquels l’humanité se dirige : un monde hyper-numérique, où l’humain est complétement séparé de la terre; et de l’autre un monde reconnecté à la terre où le modèle reste à concevoir. Ici l’idée de réinventer un récit de lien à la terre prend tout son sens.
Quatre panélistes, Linda Bendouet, créatrice d’ un écolieu et ancienne maraîchère bio ; Juliette Vigato, chargée de mission à Fermes en vie (entreprise à mission) ; Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves ; Carine Pionetti, anthropologue et chercheuse indépendante, ont ensuite échangé sur leurs expériences personnelles. Elles ont insisté sur le rôle moteur des femmes dans les transitions, mais aussi les barrières qu’elles ont rencontré dans leur parcours: le manque de financement, d’accès au foncier ou encore le manque d’espaces de dialogue pour s’investir (ou du moins rien n’est fait pour le faciliter).
Ces obstacles sont connus de WECF, et rejoint l’objectif du réseau Femmes rurales, qui a comme objectif de visibiliser et faire reconnaître l’engagement des femmes dans les milieux ruraux. Pour plus d’information, nous avions menée une recherche sur la Contribution des femmes au renouvellement des métiers agricoles.
Pour terminer, un atelier d’intelligence s’est déroulé autour de 3 questions : dans la matinée avons-nous entendu des choses qui permettent le retour de la Terre au féminin ? Qu’est-ce qui a été fait pour encourager le retour de la Terre au féminin ? Que manque-t-il pour encourager la Terre au féminin ?
Par son expérience, WECF France a pu contribué en insistant sur la lutte contre les stéréotypes de genre ainsi que des cadres législatifs et budgétaires sur l’agriculture et le développement rural non-sensible au genre.
De nouvelles annonces et un prix pour encourager et visibiliser les femmes engagées dans la transition
Pour conclure la journée, une présentation a été sur ce qui s’est dit dans les autres ateliers (vous pouvez découvrir le Livre blanc du Retour à la Terre ici). Puis, l’Ecole Supérieure d’Agriculture (structure d’accueil du colloque) a annoncé le lancement d’une chaire « Agriculture au féminin » financée sur 3 ans pour mieux intégrer la dimension genre dans les filières de formation agricole.
L’association Back To Earth dans son prix « Femme. Agricultures. Territoires » a retenu 10 finalistes, 10 femmes engagées pour leur territoire. Le prix a été remis en fin de journée à la lauréate: Lucie Mainard, une éleveuse du Maine et Loire très active sur les réseaux sociaux.
La Haute fonctionnaire à l’égalité des sexes du ministère de l’Agriculture, Nadia Drif-Lamia, également présente à la cérémonie, a pris la parole pour annoncer les priorités du ministère sur la thématique de l’égalité qui étaient la formation et l’accompagnement à l’entreprenariat. Tout un programme !
