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Produits chimiques / Union européenne : bilan 2020

Produits chimiques / Union européenne : bilan 2020 Alors que débute 2020, nous vous proposons un point rapide sur les éléments qui ont évolué en matière de produits chimiques ces derniers mois: réglementation européenne, internationale ou nationale, quelles avancées en 2020 malgré le contexte de crise sanitaire Covid-19 ?

Quelles améliorations pour la santé ?

Une nouvelle Stratégie produits chimiques

C’est le 14 octobre 2020 que la Commission européenne publie sa « Chemicals Strategy for Sustainability« . Si elle atteint ses objectifs, elle doit permettre d’aller vers un « environnement non toxique ». 2021 sera décisive pour passer des paroles aux actes. Alternatives plus sûres, transparence accrue, meilleure application de la réglementation et de la gestion des risques sont au menu.

Microplastiques : la restriction se précise

L’interdiction de microplastiques ajoutés volontairement dans des produits pouvant déboucher sur des rejets dans l’environnement se précise. Elle vise notamment les cosmétiques, détergents, engrais, et pourrait s’étendre aux terrains de sport artificiels. L’UE vise à empêcher 500 000 tonnes de microplastiques de contaminer l’environnement dans les 20 prochaines années. 35% des microplastiques relargués dans les océans sont issus du lavage des textiles, et 28% de l’abrasion des pneus. Les microplastiques présents dans les cosmétiques représentent seulement 2% de la quantité qui atteint les océans.

Formaldéhyde et libérateurs de formaldéhyde

Moins de formaldéhyde dans les mélanges et articles de consommation, c’est pour bientôt! Le formaldéhyde est un irritant des voies respiratoires, et cancérogène à forte dose. Il est présent dans des produits en bois, mobilier, papiers peints, mousses, textiles, revêtements de sols laminés, matériaux de construction.

Sensibilisants cutanés : plus de 1000 bientôt réglementés dans les vêtements

En septembre, un comité de l’ECHA a soutenu la proposition franco-suédoise de restriction de plus de 1000 substances sensibilisants cutanés (nickel, chrome VI, composés de cobalt, certains colorants, etc.), présentes dans les vêtements, articles de cuir, chaussures et autres articles avec un contact cutané similaire. Le fléau est de taille. 5 millions de personnes au sein de l’Espace économique européen (UE + 3 pays Norvège, Liechtenstein et Islande) souffrent de sensibilisation cutanée liée à ces expositions, et 180 000 nouveaux cas surviennent chaque année.

Sels de cobalt : mieux protéger les travailleurs

Nous les connaissons peu, mais 5 sels de cobalt, classés CMR (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction), et utilisés pour la fabrication d’alliages métalliques résistants à la corrosion, devraient faire l’objet de restriction prochainement. Plus de 35 000 travailleurs sont aujourd’hui exposés à ces substances dans l’UE.

Encres de tatouage : moins de substances toxiques

Saviez-vous que 12% des Européens portent des tatouages? Pour améliorer leur sécurité, la Commission adoptera prochainement une restriction de substances dangereuses utilisées dans les encres de tatouage et maquillages permanents (eyeliners permanents, etc.). La restriction concerne ainsi des substances CMR, sensibilisantes et irritantes cutanées, corrosives et irritants oculaires, métaux, etc. déjà réglementés dans les cosmétiques.

Cyanamide calcique : un herbicide dangereux bientôt restreint

Utilisé comme engrais, herbicide ou défoliant, ce produit va être soumis à restriction. Cette interdiction vise à protéger les organismes aquatiques des eaux de surfaces et les sols des effets néfastes des produits de transformation de la substance.

Du côté des biocides : mesures covid-19 et autres

Gels et solutions hydroalcooliques

L’arrivée de la crise sanitaire de la covid-19 en mars dernier a été le début d’une augmentation exponentielle des ventes de solutions et gels hydroalcooliques. Ainsi certains produits ont connu une croissance de 150% par rapport à l’année 2019, à la faveur de dérogations accordées par les autorités. Cependant, l’engouement a suscité la mise sur le marché de produits illégaux, dans plusieurs pays de l’UE. NB: à noter, un gel hydroalcoolique est un produit biocide, lorsqu’il a une action anti-bactérienne/désinfectante – une priorité biocide – souvent liée à la présence d’alcool. A ne pas confondre avec un gel pour les mains, sans action antibactérienne ou désinfectante, et simple produit cosmétique!

Etiquetage des biocides : à améliorer !

Un rapport de l’ECHA publié mi-décembre montre qu’un tiers des produits biocides examinés ne comportent pas l’étiquetage adéquat : l’absence de mention de la substance biocide active par exemple est la plus courante.

Créosote : nouvelle autorisation, plus encadrée

Pour finir, penchons-nous sur la cas de la créosote. Ce biocide utilisé pour le traitement du bois est autorisé depuis 2011. Il est en particulier très courant pour le traitement des poteaux électriques, rails, clôtures agricoles et équestres et clôtures de vignes. Problème de taille: la créosote est très Persistant, Toxique et très Bioaccumulable. Elle ne devrait être autorisée que sur dérogation. Cependant, à défaut d’alternative, seul son encadrement de produits est renforcé. Une bonne nouvelle, étant donné la dangerosité et le caractère courant du produit.