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Politique de santé: 25 mesures annoncées pour la Prévention

Politique de santé: 25 mesures annoncées pour la Prévention A l'occasion d'un Comité Interministériel de Santé, ce 26 mars, le Premier Ministre Edouard Philippe, et la Ministre de la Santé Agnès Buzyn ont dévoilé "Priorité-Prévention", une série de 25 mesures, qui concrétise le premier axe de la Stratégie nationale de Santé (2018-2022). Ces 25 mesures vont-elles rééquilibrer une politique de santé qui est encore quasiment exclusivement tournée vers le soin plutôt que la prévention? Et qu'en est-il en santé environnementale? WECF France vous propose son analyse.

Les priorités: quelle place pour la santé environnementale?

  • La période des « 1000 jours » – période de la grossesse et des premiers jours de vie est identifiée comme une priorité. Ce concept est aujourd’hui en pleine expansion et correspond à un réel besoin. Le plan prévoit notamment une généralisation de la supplémentation en vitamine B9 pour les femmes enceintes et un renforcement des mesures au plan territorial.
  • L’école est identifiée comme devant être « promotrice de santé ». Les actions concernent exclusivement les changements de comportement. Singulièrement, la santé environnementale semble absente.
  • Les risques auditifs chez les jeunes sont identifiés comme une priorité: on ne peut que s’en réjouir.
  • L’alimentation est une priorité pour le plan. La seule mesure importante prévue concerne l’élargissement du Nutriscore à la restauration collective et aux produits manufacturés non emballés. D’ici à 2022, l’objectif est de 50% de produits avec des « signes de qualité ou mentions valorisantes » dont au moins 20% de bio.
  • Un service sanitaire pour les étudiants en santé sera créé : cible les comportements et environnements favorables à la santé est annoncée. L’idée peut être bonne, mais les addictions seront au centre de cette mission, et rien n’indique que la dimension santé environnementale sera prise en compte. Enfin, comment et par qui ces étudiants seront-ils formés ?
  • Une campagne d’information grand public sur les produits chimiques dans les produits de consommation, via un site internet est annoncée: elle correspond à une mesure également annoncée dans le cadre de la prochaine Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens.
  • La situation des personnes handicapées et la période de vieillesse sont identifiées comme des priorités, ce qui est une avancée importante.
  • Des mesures de prévention classique sont énoncées: la vaccination obligatoire étendue à 11 vaccins pour les enfants – qui est pourtant remise en question en termes de nécessité par des professionnels de santé – et des mesures autour des addictions notamment chez les jeunes.

400 millions d’euros seront alloués à ces 25 mesures sur 5 ans. Le document annonce vouloir notamment « obtenir un environnement favorable à la santé ».

Une terminologie qui intrigue

  • Le terme « sobriété d’exposition » rappelle les meilleures heures du « principe de sobriété » que certains voudraient substituer au principe de précaution, pourtant à valeur constitutionnelle.
  • Les mesures autour des changements de comportement sont très présentes : les mesures collectives beaucoup moins. Certes, les comportements individuels sont importants, mais remettre en question des choix collectifs, fait à une échelle plus large, est tout autant essentiel.
  • Autre bizarrerie: Toutes les mesures en direction des industriels sont incitatives, et non contraignantes, contrairement aux injonctions faites aux individus, à l’image des 11 vaccins obligatoires. Elles concernent notamment la réduction de quantité de sel dans les aliments, ou encore l’information des consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits de consommation courante.

Les absents du Plan

  • Parmi les enjeux liés à l’évolution de la société, on peut noter l’absence singulière des radiofréquences, qui ne sont pas évoquées, alors qu’une exposition généralisée de la population, et sans précédent par rapport à d’autres types d’exposition, est devenue réalité.
  • D’autres termes, tels que les nanomatériaux ou les pesticides ne sont également pas cités dans le texte.
  • Les mesures en termes d’alimentation sont également bien timides, au regard des nombreuses discussions et points soulevés lors des Etats Généraux de l’Alimentation visant à réaliser une révolution agricole et alimentaire, pour passer à des modes de production à la fois générateurs de revenus décents pour la profession agricole, non dangereux pour la santé et respectant l’environnement.

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