Le 12 juin, 5 Etats membres de l’UE, le Danemark, la Suède, la Pologne, l’Autriche et la Belgique, ont soutenu la position de la délégation française demandant l’inscription des perturbateurs endocriniens (PE) à l’ordre du jour de la 3320ème réunion du Conseil des ministres de l’Environnement de l’UE, qui s’est tenue hier à Luxembourg. Le communiqué issu de la réunion du Conseil énonce ainsi que « Devant les effets documentés à ce jour sur les effets sur la santé humaine et l’environnement [des perturbateurs endocriniens], une action doit être entreprise pour prévenir les risques et limiter les expositions, en particulier des individus vulnérables tels que les femmes enceintes et les jeunes enfants. »
La France, qui a récemment adopté une stratégie nationale globale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) cherche maintenant à influencer l’agenda politique européen: en effet, malgré un rapport d’initiative du Parlement européen sur la protection de la santé publique contre les perturbateurs endocriniens (commission Environnement, Asa Weslund) paru dès janvier 2013, les PE n’avaient pas encore été discutés lors des conseils des ministres de l’environnement ultérieurs; Une situation qui allait de pair avec la décision de la Commission européenne de reporter l’adoption de critères et d’une stratégie PE afin de réaliser une étude d’impact préalable.
Il est très positif de constater aujourd’hui que 6 Etats membres joignent leurs forces pour exiger une action de l’UE sur le thème des PE:
- la France, dont la nouvelle SNPE couvre 4 champs d’action – la recherche scientifique et la surveillance, l’expertise sur les substances, la réglementation des PE et leurs alternatives et la formation et l’information sur les PE – couvrant des mesures concrètes sur le bisphénol A dans les tickets de caisse et les jouets;
- le Danemark, qui est très proactif en matière de PE, et a soulevé des points tels que les effets d’une exposition combinée à plusieurs phtalates, interdisant 4 d’entre eux dans certains produits de consommation, et également 2 parabens dans les produits cosmétiques;
- la Suède, qui soutient la restriction des NPE (nonylphénol éthoxylés) dans les textiles, et prévoit une action en justice contre la Commission européenne concernant le retard d’adoption des critères PE;
- l’Autriche qui était l’un des premiers pays de l’UE à interdire le bisphénol A dans les tétines et anneaux de dentition il y a plusieurs années;
- la Belgique qui a agi pour limiter les expositions au bisphénol A et est déjà avancée en matière de formation des professionnels en santé environnementale;
- la Pologne, qui a proposé en avril 2013 de classifier le phtalate DPP toxique pour la reproduction dans le cadre du règlement REACH, aboutissant à une nouvelle classification.
Ce groupe d’Etats membres motivés doit maintenant être élargi à d’autres, comme l’Italie qui prend après la Grèce, la présidente tournante du Conseil de l’UE pour les 6 prochains mois à partir de juillet 2014. A cette date, le programme de travail « Environnement » de la présidence italienne n’inclut pas les perturbateurs endocriniens; Nous espérons que l’agenda de la présidence à venir va évoluer et que le thème majeur de santé publique et de protection de l’environnement que sont les PE y sera inscrit.
En savoir plus: consulter le communiqué issu du Conseil des ministres Environnement du 12 juin.