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Moratoire sur la 5G : Un appel de soutien lancé aux candidat.e.s aux municipales

Moratoire sur la 5G : Un appel de soutien lancé aux candidat.e.s aux municipales Ce 12 février, Wecf France s'associe à Priartem et Agir pour l'Environnement, et rejoint d'autres associations signataires d'un appel à l'attention des candidat.e.s aux prochaines élections municipales (à télécharger ci-dessous). L'appel leur demande de soutenir un moratoire sur le lancement de la 5G, prévu pour fin 2020. Pour des raisons portant sur les risques sanitaires suspectés liés à une exposition de la 5G, ainsi que divers autres aspects tels que ses conséquences en matière d'impacts environnementaux, empreinte écologique, numérisation globale de la société, etc.

La 5G: une révolution des usages et de l’exposition des populations et des écosystèmes

La 5G, ou 5ème génération de téléphonie mobile, est intrinsèquement liée à la multiplication/généralisation des objets connectés et dits « intelligents » et des usages de technologies sans fil. Elle permet par exemple de disposer et télécharger et transférer des grandes quantités de données, à une vitesse beaucoup plus grande, et a des champs d’application multiples: santé, médias, transports, industries « du futur ».

Pourquoi demander un moratoire sur la 5G?

Parmi les raisons qui motivent notre positionnement, le rapport de l’Anses du 26 janvier 2020 sur la 5G:

  • L’Agence déplore dans ce rapport de ne pas être en mesure d’évaluer les effets sanitaires de cette nouvelle technologie avant son lancement en France, prévu pour fin 2020. L’Anses doit rendre ses conclusions sur les impacts sanitaires de la 5G début 2021.
  • L’Anses estime actuellement que « les évolutions technologiques [la 5G] vont modifier les modalités d’exposition de la population, et nécessiteront d’adapter les méthodes de mesure et d’évaluation ».
  • Elle  » souligne la nécessité de disposer du maximum d’informations techniques de la part des industriels impliqués afin d’être capable de définir des scénarios d’exposition des populations […] et d’évaluer l’impact sanitaire éventuel ».
  • Enfin, l’Anses fait état d’un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz [l’un des types de fréquences utilisé par la 5G].

D’autres motifs légitimes d’inquiétude

  • Par ailleurs, la précipitation du gouvernement à lancer les enchères pour l’attribution des fréquences 5G, le 30 décembre 2019, interroge: le calendrier n’est pas approprié, au vu de la mise en garde de l’Anses. Plusieurs associations ont lancé un recours devant le Conseil d’Etat pour remettre en cause cette action.
  • La multiplication de très petites antennes à faible portée, un véritable quadrillage du territoire par des antennes 5G est également une source d’inquiétude légitime, puisque l’exposition serait alors généralisée et continue pour toute la population.
  • Les inquiétudes d’experts en prévisions météorologiques, notamment de la très officielle National Oceanic and Atmospheric Administration américaine au sujet de graves interférences à venir des fréquences utilisées par la 5G avec les services de prévisions météorologiques, les ramenant plusieurs décennies en arrière plaident en faveur d’un moratoire. Aux Etats-Unis, les scientifiques sont dans l’impasse face à la Fédération fédérale des Télécommunications En pleine période de dérèglements climatiques, cela serait un comble. Mais face à la bataille en matière d’hégémonie économique que représente la 5G pour les Etats – Etats-Unis, Chine en tête – que pèsera cet aspect?
  • En 2017, 180 scientifiques du monde entier ont publié une demande de moratoire de la 5G, explicitant des craintes portant sur divers aspects de la technologie.

Protection des droits et libertés : risques d’atteinte par la 5G ?

  • Enfin, la dépendance aux objets ultra-connectés amène des réflexions plus larges portant sur l’atteinte aux droits et libertés existants (et restants).
  • La dépendance aux technologies, l’usage des « big data » et leur non confidentialité l’impact de la consommation d’énergie liée à leur développement, etc. Des questions sociétales essentielles que les tenants de l’intelligence artificielle (« IA ») ou d’un monde peuplé d’objets dits intelligents (« smart ») ont pour l’instant quelque peu tenues cachées, alors qu’elles intéressent notre vie quotidienne et risquent de profondément bouleverser nos modes de vie.
  • Le hasard du calendrier veut que la CNIL (Commission nationale de l’information et des libertés) vient de rappeler à l’ordre ce 11 février les entreprises Engie et EDF en matière d’usage de collecte et de conservation des données personnelles de consommation d’électricité issues des compteurs Linky dits « intelligents ».