5G : des différences notables avec la 4G et plusieurs inconnues
L’Anses admet que n’ayant aucune donnée nouvelle sur les expositions à la 5G, elle s’est basée sur les données existantes pour la 2G, 3G et la 4G pour extrapoler des conclusions, sachant qu’elle n’a pas repris les préconisations. Cette situation n’est pas satisfaisante. Pour la bande de fréquence de 3,5 GHz, première déployée pour la 5G, et déjà utilisées en 2G 3G ou 4G, elle estime des risques pour la santé « peu probables ». Peu rassurant, et pas satisfaisant.
Car la 5G a ses particularités :
- Champs électromagnétiques pulsés très rapides (« on-off » en continu),
- Longueurs d’onde plus petites, donc plus énergétiques mais à moindre portée, nécessitant de multiplier les antennes d’un nouveau genre, dite adaptatives multifaisceaux, de manière très rapprochée (par exemple en milieu urbain pour avoir une couverture maximale),
En outre, l’Anses précise que pour les fréquences de 26 GHz, les données sont insuffisantes pour conclure en matière de risques pour la santé.
Pourquoi l’absence de messages de précaution et de prudence à l’attention des plus jeunes ?
Le silence de l’Anses sur certains points interpelle :
- La protection de la santé des plus jeunes (enfants et ados) n’est pas mentionnée, pas plus que de messages de précaution ou de prudence à leur encontre, alors qu’ils sont identifiés comme le premier public le plus sensible, et de grands utilisateurs de technologies sans fil,
- Les risques de voir se multiplier les cas d’électrosensibilité avec la multiplication des antennes 5G.
La 5G : quelle utilité pour la société ?
Pour aller plus loin que les seuls effets sanitaires, à l’heure où il est question de « monde d’après » et de « Pacte vert », la 5G interroge. Ainsi on peut lire sur le site d’un organisme scientifique officiel qu’elle va permettre de « télécharger des films en un clin d’œil ou de jouer à des jeux vidéo sans temps de latence » (sic). Voilà un besoin essentiel ! Car la 5G est avant tout dédiée au développement de l’internet des objets (offre supérieure à la demande), et intrinsèquement liée au développement du Wifi et technologies sans fil pour un « échange de données ubiquitaire » comme l’a rappelé l’Anses lors de la présentation de son avis. En outre, multiplier les supports et objets connectés a une empreinte écologique désastreuse, ce que le sénat lui-même a remarqué, appelant à développer un numérique compatible avec la transition écologique.
En savoir plus :
5G: pas de risques nouveaux pour la santé, Anses, 20 avril 2021, https://www.anses.fr/fr/content/5g-pas-de-risques-nouveaux-pour-la-sant%C3%A9-au-vu-des-donn%C3%A9es-disponibles#overlay-context=fr/profil
Communiqué de 4 associations (Criirem, SERA, Phonegate, Robin des toits) https://www.phonegatealert.org/communique-sortie-du-rapport-de-lanses-sur-les-expositions-a-la-5g
Communiqué de Michèle Rivasi, députée européenne, https://www.michele-rivasi.eu/politique/communique-5g-le-rapport-de-lanses-entre-ignorance-et-lachete
Interview de la Dre Annie J. Sasco, épidémiologiste du cancer, TV5 Monde, mai 2019, https://information.tv5monde.com/info/reseaux-5g-des-problemes-et-des-inconnues-tous-les-etages-302251
Pour une transition numérique écologique, Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, Sénat, juin 2020, http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2020/2020-Documents_pdf/20200624_Conf_presse_Dev_Dur/20200624_Conf_Dev_Dur_Synthese_du_rapport.pdf
Printemps de la consommation responsable, n° 3 : le numérique, avril 2021, Wecf France, https://wecf-france.org/printemps-de-la-consommation-responsable-n3-le-numerique/