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Les pots d’échappement sources de nanotubes de carbone

Les pots d’échappement sources de nanotubes de carbone

Une étude réalisée sur 69 enfants asthmatiques à Paris montre la présence dans leurs poumons de nanotubes de carbone. A l’instar d’autres types de nanoparticules (cosmétiques, vêtements et textiles antibactériens, etc.) ces produits sont présents dans notre environnement quotidien. Ici cependant, c’est une première, puisqu’il s’agit de mesures encore inédites. Les nanoparticules soulèvent de nombreuses questions quant à leur toxicité pour les organismes vivants et leur devenir dans l’environnement, de par leur taille, leurs propriétés inédites.

Mesure de particules fines dans les poumons: une première

C’est une première : les nanotubes de carbones sont donc parmi les particules inférieures à 2,5 microns qui sont présentes dans les poumons, puisque l’étude menée par l’équipe d’un laboratoire de l’IUT d’Orsay visait justement à mesurer les particules de cette taille – appelées particules fines.

Les pots d’échappement: source de pollution aux nanotubes de carbone


Ces particules sont d’après les résultats des chercheurs issues des pots d’échappement des véhicules, puisque des mesures de ces polluants dans des poussières de pots d’échappement des voitures et les fenêtres situées sur un axe de fort trafic routier montrent également leur présence.

69 enfants asthmatiques sur 69 sont contaminés: l’exposition est donc courante

Les chercheurs estiment que la présence de nanotubes de carbone chez tous les enfants objets de l’étude indique une exposition courante, et donc que les enfants les respirent au quotidien. Les particules fines, de par leur plus petite taille, pénètrent plus profondément dans les voies aériennes et sont selon l’OMS associées avec diverses pathologies: à long terme maladies cardiovasculaires et respiratoires, diabète, cancer du poumon et à court terme maladies respiratoires et asthme.

Des effets sur la santé sont à craindre – retour sur la monographie de l’OMS – 2014

Les équipes qui ont travaillé sur cette étude s’inquiètent de la possibilité pour les nanotubes de carbone de s’agréger avec d’autres polluants. Une monographie publiée en 2014 par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC – Organisation Mondiale de la Santé) indique que chez le rat, l’inhalation de nanotubes de carbone favoriserait certaines tumeurs, et le CIRC recense des études qui s’interrogent sur des liens avec une inflammation des poumons, une hyperplasie broncho-alvéolaire, des cassures et mutations d’ADN, etc. De nombreuses questions demeurent, le CIRC ayant noté que tous les mécanismes valables chez l’animal sont pertinents chez l’être humain.
Le CIRC, qui classe les nanotubes de carbone en 2 catégories selon leur composition classe les nanotubes dits « SWCNTs » et « MWCNTs » dans le groupe 3 soit « non classifiable pour leur cancérogénicité chez l’être humain » (en raison de l’absence de données chez l’être humain), à l’exclusion des nanotubes « MWCNT-7 » classés « cancérogène possible pour l’être humain » (groupe 2B).

A noter, en laboratoire, les chercheurs manipulent les nanotubes de carbone avec des masques pour éviter justement ce type de contamination, comme le relate l’un d’entre eux au magazine Science et Avenir.

Sources: