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Le Danemark interdit 4 phtalates dans les produits de consommation

Le Danemark interdit 4 phtalates dans les produits de consommation

Si le bisphénol A a longtemps fait la une de l’actualité, d’autres substances sont également identifiées comme perturbateurs endocriniens. Parmi elles, 4 phtalates, le DEHP, le DBP, le DIBP et le BBP, que le Danemark vient d’interdire dans les produits de consommation. Ida Auken, la Ministre danoise de l’Environnement l’affirme: « Nous ne pouvons pas attendre l’Union Européenne ». Après les Bisphénol A et plusieurs parabènes, le Danemark est à nouveau précurseur par rapport à ses voisins européens.


Substitution de perturbateurs endocriniens: le Danemark continue à ouvrir la voie

Les biens de consommation vendus au Danemark tels que les rideaux de douche, les nappes, les piscines en plastique, etc. seront dorénavant exempts de 4 phtalates considérés comme des perturbateurs endocriniens.
L’association de protection des consommateurs Danish Consumer Council se déclare très satisfaite de cette décision, comme l’explique l’un de ses membres, Claus Jorgensen: « Les phtalates sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens depuis plusieurs décennies et plusieurs d’entre eux sont déjà interdits dans les jouets. La décision du Ministère de les interdire dans les autres produits de consommation est pertinente ».

L’exemple danois sera t-il suivi par l’Union européenne?

Avant de prendre une décision au niveau national, le Danemark a proposé la restriction des 4 phtalates en question à l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) dans le cadre de la réglementation REACH. Mais la proposition n’est pour l’instant pas du goût de l’Agence: l’Union européenne semble soucieuse de prendre le temps plutôt que d’accélérer le mouvement amorcé par plusieurs pays qui agissent pour interdire certains perturbateurs endocriniens des produits de consommation grand public. Sans nier l’utilité de prendre en compte les risques d’exposition combinée à des substances agissant de manière similaire, les instances de l’ECHA estiment qu’il n’existe pas de risque d’exposition combinée aux 4 phtalates cités et que les mesures réglementaires existantes réduiront suffisamment l’exposition (les 4 phtalates seront soumis à autorisation dans les prochaines années).

La nécessité de trancher entre temps de la santé et temps du marché

Le Danemark semble avoir bien compris le message d’une grande partie de la communauté scientifique qui, alarmée devant les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé, presse les autorités publiques d’agir pour réduire l’exposition des populations aux substances bien identifiées comme problématiques. Pour Anne Barre, présidente de WECF France, « Il est surprenant que l’Union européenne hésite à généraliser des mesures telles que celle prise récemment par le Danemark, d’autant plus dans un contexte où des entreprises leaders de leur secteur comme Johnson & Johnson annoncent le retrait de plusieurs perturbateurs endocriniens de leurs produits. Il est devenu urgent d’agir aujourd’hui pour protéger la santé des populations demain. »