Skip to main content
warning Perturbateurs endocriniens pregnant_woman Santé des femmes Santé-environnement

Cancer du sein : dialogue transatlantique pour une prévention de terrain

Cancer du sein : dialogue transatlantique pour une prévention de terrain WECF a organisé un colloque international à Lyon le 14 octobre 2014

Colloque international à l’hôtel de ville de Lyon le 14 octobre : réduire les expositions aux cancérogènes et impliquer les professionnels de santé sont les ingrédients indispensables d’une politique de prévention primaire du cancer du sein

Dans le cadre du 7ème Ruban de l’Espoir, WECF  France a organisé ce 14 octobre à l’hôtel de ville de Lyon un colloque international autour de la prévention primaire du cancer du sein.  La journée a réuni des scientifiques américains du Silent Spring Institute et de l’Université de Californie San Francisco et des acteurs nationaux et locaux de la prévention et du traitement de la maladie. Malgré des connaissances scientifiques complexes, le constat est le même des deux côtés de l’Atlantique: on en sait suffisamment aujourd’hui sur les facteurs environnementaux pour mener une prévention primaire de terrain, dans laquelle les professionnels de santé ont leur rôle à jouer.

Culture de la prévention, pluridisciplinarité et rôle des associations

En ouverture de la journée, Madame Thérèse Rabatel, qui représentait la ville de Lyon, a annoncé partager totalement l’approche de WECF. Le ministère de la santé, représenté par le Dr Emmanuelle Salines, a mentionné la volonté d’intégrer une culture de la prévention qui dans le 3ème Plan Cancer récemment adopté, et souligné le rôle des associations dans la prise de conscience citoyenne. Le Pr Véronique Trillet-Lenoir, au titre du C.L.A.R.A., a souligné l’importance de la pluridisciplinarité et de croiser les données épidémiologiques avec les actions de prévention et de dépistage.

Essence sans plomb: 2400 milliards de dollars d’économies par an dans le monde

«Nous l’avons déjà fait : nous avons déjà modifié notre environnement, nous pouvons le refaire. C’est une question de volonté politique et de changement politique. Dans le monde, chaque année, près de 2400 milliards de dollars de dépenses de santé et économiques sont réalisés grâce à l’interdiction du plomb dans l’essence. » explique Patrice Sutton, chercheuse du Programme de Santé reproductive de l’Environnement (UCSF).

Des médecins pour conseiller les populations … et peser sur les politiques

En 2013, une déclaration commune du Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues et de la Société Américaine de Médecine reproductive opère un véritable bouleversement dans la vision du rôle de la profession. Elle affirme le rôle légitime des professionnels de santé dans les espaces politiques pour transformer les données scientifiques émergentes en actions de prévention à grande échelle. Les temps changent, même au sein de sociétés traditionnellement conservatrices. Comme le souligne le Pr Robert Gould, de l’UCSF, c’est la première fois que des médecins sont incités à parler à leurs patients de toxiques environnementaux mais aussi à peser sur les politiques publiques protégeant les populations. Cette étape est encore lointaine pour les pays à faibles et moyens revenus, où le manque d’informations sur les cancers et les diagnostics est le principal obstacle à une prévention, comme l’a rappelé avec force le Dr Maria Paula Curado (IPRI).

Nous ne pouvons pas attendre pour réduire les expositions

Tel est le message de Janet Ackerman, du Silent Spring Institute de Boston, co-auteure d’une étude qui a identifié 17 substances/produits prioritaires en prévention du cancer du sein : composés de gaz d’échappement comme le 1,3-butadiène, amines aromatiques de sprays isolants et teintures pour cheveux, retardateurs de flammes, solvants organiques halogénés utilisés dans les colles, décapants en sont quelques exemples. Aux Etats-Unis, le volume de production de substances chimiques s’élève ainsi à plus de 13 tonnes par personne et par an.  Janet Ackerman préconise ainsi un véritable changement de société : aux Etats-Unis, elle préconise une évaluation de la sécurité des produits chimiques avant la mise sur le marché et des tests adaptés au cancer du sein. A ce jour, 114 agents sont classés cancérogènes avérés au niveau international, comme l’a rappelé Kate Guyton du CIRC. En 2015, de nouvelles monographies seront publiées comme des pesticides organophosphorés comme le glyphosate ou le malathion.

Sur le terrain : bonnes pratiques et moyens de prévention

Les tables-rondes de l’après-midi ont laissé la parole à des acteurs de terrain des politiques de santé environnementale : le besoin de mettre les moyens en face des défis de santé a été unanimement souligné. Alors que la consultation publique du 3ème Plan National Santé Environnement s’achève aujourd’hui, cette journée se veut source de propositions pour l’avenir.

Contact presse : elisabeth.ruffinengo@wecf.eu