25 ans après l’ambitieux Programme d’Action de Beijing pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, les stéréotypes liés au genre sévissent encore partout dans le monde. Les inégalités créées par ces stéréotypes ont des conséquences parfois graves sur la santé des personnes. Depuis bientôt 30 ans, Wecf met en lumière et soutient les femmes actrices de la construction d’un monde plus sain, plus durable et équitable. Pendant 2 semaines, et sans chercher à être exhaustives, nous vous invitons à porter le regard sur ce que le genre fait à la santé et comment des femmes engagées œuvrent à réparer ces inégalités en initiant les changements nécessaires pour une meilleure approche de la santé de toutes et tous. Femmes et hommes sont confronté·es à des situations particulières en fonction de leur biologie, de leur rôle et statuts sociaux, mais aussi de leur âge. Nos constructions sociales sur les hommes et les femmes peuvent entraîner des biais de diagnostic ou encore des traitements inadaptés.
Un exemple
56% des femmes meurent de maladies cardio-vasculaires contre 46% des hommes, pourquoi ? parce que l’infarctus est sous-diagnostiqué chez les femmes et une consultation pour fatigue se soldera souvent par la prescription de vitamines ou d’anti-dépresseurs alors que la recherche de causes cardiaques n’est pas envisagée. Elle le sera davantage pour un homme consultant pour les mêmes symptômes, en répondant au stéréotype de l’homme actif stressé par son travail.
Si aujourd’hui la proportion de femmes et d’hommes est équivalente dans la profession de médecin, l’enseignement de la médecine reste basé sur une production des savoirs androcentrés, c’est-à-dire prenant pour référence universelle le corps physique et social masculin au détriment des spécificités biologiques et sociales féminines. Et s’il est possible de constater le traitement différencié de certaines maladies partagées par les deux sexes, certaines maladies touchant exclusivement les femmes telles que l’endométriose sont longtemps restées totalement invisibles et peu considérées, alors qu’handicapant gravement 10% des femmes.
Une seule santé pour tous·tes et au-delà
Le concept « One Heath », visant à intégrer la santé des animaux et des écosystèmes naturels comme interdépendants de la santé humaine, invite à considérer la santé selon une approche holistique, globale. Intégrer l’ensemble des déterminants de santé dont le genre est un paramètre essentiel au même titre que les facteurs sociaux, raciaux et environnementaux, mais aussi urgent et nécessaire pour la réalisation de cette vision.
De la dénonciation des pollutions chimiques impactant dramatiquement les femmes au Nigeria à la pratique d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé en Haute-Savoie, pendant deux semaines, nous verrons à travers les témoignages de femmes actives dans les domaines académique, agricole ou militantes de l’émancipation et des droits humains, comment œuvrer au quotidien pour un meilleur partage du bien-être et du soin.
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Nos articles publiés dans le cadre de cette campagne
- Une approche historique des inégalités de genre dans la santé – entretien avec Muriel Salle, historienne (26 mai 2021)
- L’impact des polluants chimiques sur la santé des femmes – un documentaire de WEP et WECF (28 mai 2021)
- Une approche anthropologique des violences obstétricales – entretien avec Mounia El Kotni, anthropologue (31 mai 2021)
- Projets de femmes : quand agriculture rime avec santé – entretien avec Audrey Ducros Roggeman, agricultrice (2 juin 2021)
- Les politiques de santé oublient ou maltraitent encore trop souvent les femmes – tribune de clôture de notre campagne « Santé et (in)égalité de Genre » (4 juin 2021)
