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WECF présente son projet européen NANORIGO à l’ANSES

WECF présente son projet européen NANORIGO à l’ANSES

Le vendredi 17 juin, alors que de nombreux départements français étaient en alerte rouge, en raison d’une vague de canicule, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), a tenu à Maison-Alfort, le comité de dialogue « Nanomatériaux et santé » pour la première fois depuis plus de 2 ans.

Le réseau WECF fait partie du projet NANORIGO, qui vise à développer et mettre en place un cadre de gouvernance de risques (RGF) transparent, transdisciplinaire et scientifique pour les nanotechnologies. Notre rôle est d’être un partenaire essentiel dans le consortium, mais également de mettre le principe de précaution en première ligne pour protéger la santé des travailleur·euses , des consommateur·ices, tout en tenant compte des besoins et des données spécifiques liées au genre.

WECF France a été invitée pour présenter les résultats concernant le projet NANORIGO pendant la réunion de l’ANSES, avec une introduction menée par Amélie Owen, assistante de recherche et plaidoyer chez WECF France.

Les présentations ont été suivies par les membres du consortium, qui ont pu présenter les résultats ainsi que les outils qui ont été développé durant le projet. Ils ont rappelé l’importance d’un « cadre de gouvernance des risques pour les nanotechnologies. »

  • Le Dr Bernd Giese, de l’Institut fuer Sicherheits-und Risikowissenschaften (ISR) à l’Université fuer Bodenkultur (BOKU) à Vienne (Autriche), se basent sur des approches d’analyses décisionnelles multicritères (MCDA), comme le bruit, la pollution, la toxicité ou encore la consommation
  • Blanca Pozuelo Rollòn, de l’Institute Tecnologico de Embalaje, Transporte y Logistica (ITENE)  en Espagne, a fait une présentation sur l’outil NanoRigo Platform, les prototypes NGRF, basés sur le Web NanoRigo
  • Michael Steinfeldt, chercheur à l’Université de Brême, en Allemagne, a présenté l’outil PERST. 

Les outils développés dans le cadre du programme nous aident à comprendre de quelle manière les résultats de laboratoires se traduisent dans la vie réelle, à mieux évaluer les risques et à réfléchir à de nouveaux produits plus fiables a l’avenir. 

Comprendre comment les matériaux (par exemple des produits) sont libérés et peuvent pénétrer dans le corps, et ce qui se passe lorsque ces particules se détériorent au cours de leur vie.

Pour l’évaluation des risques, le programme aide à développer différents outils permettant

  • L’évaluation et la comparaison des différents résultats de laboratoires entre eux, et des effets attendus dans la vie réelle 
  • Le dépistage dès le début de développement du produit, qui vont permettre de lutter contre les effets sur l’humain et sur l’environnement, tout en prenant en compte le cycle de vie du produit.  
  • L’intégration de l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux face aux aspects sociaux, économiques et éthiques.  
  • La mise sur le marché de produits plus sûrs.  
  • Le développement plus efficace  
  • De réduire le temps de mise sur le marché du produit
  • D’encourager une plus grande et meilleure collaboration entre toutes les organisations concernées.  

En réalité, ce programme servirait à différents types de groupe :

  • Les scientifiques : à comprendre les risques dès le commencement de leurs recherches.  
  • Les inventeurs : à pouvoir utiliser des matériaux plus sûrs 
  • Les entreprises : à remettre en question sur ce qui est nécessaire de prendre en compte lors de la mise sur le marché d’un produit. 
  • Les groupes environnementaux : avoir un accès à des nouveaux outils pour faire leur analyse 
  • Les régulateurs : à connaître les seuils de rigidité ou de souplesse des législations 
  • Les gouvernements : à mettre en œuvre les législations selon le respect du principe de précaution et du degré de connaissances scientifiques

Les nanotechnologies (NT) sont simultanément émergentes et se recoupent avec d’autres domaines. Qu’il s’agisse d’ordinateurs plus petits et plus rapides, d’appareils de diagnostic médical plus précis, d’implants résistants aux infections, de tissus résistants aux tâches, à l’eau et au feu ; dans l’usage de médicaments spécifiques, les nanotechnologies améliorent la vie quotidienne de l’être humain. En raison de leur petite taille et de leur grande surface, les nanoparticules (NPs) ont des propriétés uniques qui les distinguent des autres substances. Cependant, certains s’inquiètent du fait que ces propriétés, combinées à leur utilisation croissante, pourraient potentiellement entraîner des risques pour les professionnel·les, les consommateur·ices ou pour l’environnement. Il est donc essentiel d’identifier et de faire connaître les risques liés à l’exposition aux nanoparticules dangereuses.

L’objectif ultime de NANORIGO est donc de fournir un cadre de gouvernance des risques pour la sécurité des nanomatériaux, pour l’évaluation des risques, le danger et l’exposition, la santé humaine et l’environnement, et l’atténuation des risques, y compris les aspects réglementaires de la sécurité de conception (« Safe-by-Design »).

À l’heure actuelle, de nombreux produits commercialisés contiennent des nanomatériaux pour lesquels il est impossible d’effectuer une évaluation correcte des risques.

Or, la présence de nanomatériaux dans les produits n’est généralement pas signalée non plus. Compte tenu de cette situation, de nombreuses parties prenantes (les entreprises industrielles ainsi que les consommateur·ices et les membres de la société civile) exigent d’être informées des dangers possibles des nanomatériaux utilisés dans leurs produits afin de pouvoir réaliser une évaluation indépendante des risques et, si cela est jugé nécessaire, d’élaborer une stratégie de gestion des risques.

Cet aspect est très important compte tenu de l’initiative européenne du Pacte Vert pour l’Europe,  pour une économie circulaire non toxique, et de l’utilisation du principe de précaution, tel que préconisé par les gouvernements européens et nationaux en cas de lacunes dans les connaissances et/ou d’incertitudes. Sur la base de ce principe, divers outils doivent être développés pour aider les consommateur·ices, les employeur·euses et les employé·es à évaluer les dangers émanant de l’utilisation de nanomatériaux et à gérer leurs risques.