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Radiofréquences & enfants: l’Anses demande de renforcer les mesures de protection

Radiofréquences & enfants: l’Anses demande de renforcer les mesures de protection

L’ ANSES a récemment publié un rapport d’expertise sur l’exposition des enfants aux radiofréquences et ses effets potentiels sur la santé. Elle rappelle que les enfants sont plus vulnérables que les adultes face à ces expositions, en raison de leur petite taille et de la perméabilité accrue de leur barrière hémato-encéphalique. Constatant une exposition grandissante à des périodes de la vie de plus en plus précoces, l’Agence préconise de renforcer les mesures existantes de protection des enfants face à ces pollutions physiques devenues omniprésentes.

La réglementation actuelle est-elle assez protectrice? Il semble que non.

La saisine de l’Anses par les pouvoirs publics pour examiner si les mesures réglementaires actuellement en vigueur étaient suffisantes pour protéger la santé des enfants: au vu des conclusions de l’Agence, il semble que ce n’est pas le cas. En particulier, elle met en avant les deux éléments suivants:

  • Effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être : les radiofréquences, et l’usage des téléphones mobiles auraient selon l’ANSES des effets sur les fonctions suivantes: bien-être, mémoire, fonctions exécutives, attention. Cette conclusion se base sur un examen de la littérature scientifique. L’Agence n’a par contre pas décelé d’effets d’autres types (système reproducteur, développement, fonctions auditives, comportement, système immunitaire).
  • Exposition de plus en plus précoce : c’est l’exposition des très jeunes enfants à de nombreuses technologies sans fil (tablettes tactiles, jouets connectés, etc.) qui inquiète particulièrement l’Agence. Elle note l’existence de « multiples situations d’exposition », et précise que les enfants possèdent leur propre téléphone de plus en plus tôt. C’est donc comme le souligne l’Agence une génération exposée dès son plus jeune âge à de multiples sources de radiofréquences, y compris dès la phase in utero, soit avant la naissance.
  • l’Agence note également parmi la littérature, une association entre usage intensif et inadéquat du téléphone mobile par des jeunes et santé mentale affectée (dépression, comportements à risque, idées suicidaires, etc.).

L’ANSES recommande de faire évoluer la réglementation

L’ ANSES émet plusieurs recommandations :

  • soumettre les dispositifs radioélectriques (tablettes tactiles, veille-bébés, jouets connectés, etc.) aux mêmes règles que celles applicables aux téléphones portables en matière de contrôle d’exposition et d’information du public. On ne peut que constater une nouvelle fois que la disparité entre les règles de droit applicables en santé publique n’assure pour l’instant pas une protection suffisante des plus vulnérables que sont les enfants.
  • assurer que les conditions raisonnablement prévisibles d’utilisation sont prises en compte, pour assurer le respect des limites d’exposition réglementaires. Ici, c’est la question d’une réglementation adaptée à « l’exposition réelle » qui est posée,
  • reconsidérer les niveaux de référence visant à limiter l’exposition environnementale à des champs électromagnétiques pour protéger la santé de la population et des enfants en particulier,
  • réévaluer la pertinence du DAS (débit d’absoption spécifique), notamment indiqué sur les téléphones portables, pour protéger contre les effets thermiques des téléphones portables, et développer un indicateur permettant de mesurer l’exposition réelle des utilisateurs quels que soient les scénarios d’utilisation (mauvaise réception, etc.).

Parents, limitez l’usage des appareils connectés chez vos enfants!

L’ANSES recommande enfin que soient menées des études sur l’impact sanitaire et psychosocial des technologies de communication mobile. A l’attention des parents, son message est clair: limiter l’usage nocturne du portable chez l’enfant, limiter la fréquence et la durée des appels.

Pour rappel, la France est dotée d’une Secrétaire d’Etat au numérique, et le ministère de l’Education nationale encourage largement le numérique à l’école, avec son plan « Ecole numérique ». La multiplication des tablettes dans les établissements scolaires serait-elle prématurée par rapport aux données scientifiques sur la nécessaire protection des enfants face aux radiofréquences?

Nesting espère vivement que le message de l’ANSES sera rapidement suivi par des actes des autorités compétentes, Ministère de la Santé en tête.

source: Anses