Une étude des Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies (USA) vient récemment de rappeler les liens possibles entre puberté précoce chez la jeune fille et exposition à des substances chimiques de synthèse. L’âge de la puberté a reculé au cours du siècle dernier, passant de 16-17 ans à 12-13 ans. Cette fois-ci, c’est le dichlorobenzène, un biocide utilisé en particulier dans les blocs désodorisants pour les toilettes et les désodorisants d’intérieur, en Europe également.
Respirez… mais pas trop!!
Difficile de déterminer avec exactitude l’origine d’une puberté précoce. Des études menées dans les années 90 montrent cependant que le dichlorobenzène est quasiment ubiquitaire chez les personnes testées. Présent à l’état de résidu dans les organismes, il pénètre par les voies respiratoires lors d’exposition à des blocs/désodorisants d’intérieur. Classé cancérogène possible pour l’être humain, il est également mis en cause dans un plus faible poids à la naissance chez le garçon. En laboratoire, il montrer des signes d’action comme comme perturbateur endocrinien.
L’étude et son contexte
Menée sur 440 filles âgées de 12 à 16 ans, l’étude a montré que les premières menstruations chez les filles exposées aux niveaux les plus élevés de dichlorobenzène et de ses dérivés (concentrations urinaires) survenaient en moyenne à 11,8 ans contre 12,4 ans pour celles qui avaient les taux les plus faibles. Le niveau de l’exposition avant les premières règles ou in utero n’a pas été mesuré: les scientifiques plaident pour de nouvelles études dans ce sens, afin de disposer de données plus solides. Quoi qu’il en soit, des Etats comme la Californie ont pris dès 2006 la décision d’interdire le dichlorobenzène, en application du principe de précaution. Cette mesure a permis de réduire de 60% la présence de dichlorobenzène dans l’air intérieur.
La situation du dichlorobenzène dans l’Union européenne
En Europe, le dichlorobenzène n’est plus utilisé dans les boules anti-mites (contrairement aux USA) depuis 2007. A contrario, il constitue jusqu’à 99% du total des ingrédients de blocs désodorisants pour WC!
L’UE envisage une restriction de l’usage du 1,4-dichlorobenzène dans les désodorisants d’intérieur et les blocs désodorisants pour les toilettes. Une consultation en ligne sur le site de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) est ouverte jusqu’à fin décembre 2012.
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source: Environmental Health News