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Principe de précaution: éclairages 3

Principe de précaution: éclairages 3 WECF revient sur quelques leçons à tirer du passé sur le principe de précaution, des leçons reprises en détail dans l'ouvrage Late lessons from early warnings: the precautionary principle 1898-2000 de l'Agence européenne de l'environnement, et détaillés à l'occasion d'une conférence de David Gee, coordinateur de l'ouvrage, à l'AFSSET en octobre 2009.

Le principe de précaution se définit ainsi (UE, Agence européenne de l’environnement): Lorsqu’il existe des menaces de dommages sérieux ou irréversibles, le manque de certitudes scientifiques ne doit pas justifier le report des mesures efficaces permettant de prévenir les dommages environnementaux. Le Principe de précaution permet d’utiliser un faible niveau de preuve en matière de décisions politiques lorsque les conséquences d’une attente de niveaux de preuve plus élevés auraient des coûts élevés ou irréversibles.

Connaissance et absence de connaissance

Les nouvelles connaissances apportent de nouveaux doutes. C’est ce que constate David Gee (EEA). En effet, la sagesse voudrait que l’homme s’en tienne à la devise de Socrate: « Savoir que l’on sait ce que l’on sait et que l’on ne sait pas ce que l’on ne sait pas, voilà le vrai savoir et le début de la sagesse », et admette les ratios de connaissance et d’ignorance des dangers (un ratio élevé pour l’amiante, après 111 années de recherche – on connaît aujourd’hui largement ses impacts sur la santé – et faible pour les nanotechnologies, les champs électromagnétiques entre autres).

Les liens de causalité

Le 21ème siècle est le siècle des maladies chroniques. Les maladies sont devenues complexes et multifactorielles. Deux questions sont récurrentes quand il s’agit de prendre une décision concernant des risques présentant des facteurs d’incertitude: « Que se passe t’il si nous nous trompons en agissant ? » et « Que se passe t-il si nous nous trompons en n’agissant pas? ». Nous devons prendre en compte non seulement la durée de l’exposition mais aussi le moment de l’exposition(« fenêtre d’exposition critique ») à la dose en question (comme c’était le cas pour le DES- distilbène)

L’absence de preuve de dommages ne signifie pas la preuve de l’absence de dommages: comme l’a très justement rappelé David Gee, la preuve est le plus haut degré de causalité. Mais de nombreux paramètres entrent en jeu lorsqu’il s’agit d’évaluer les risques: par exemple, la formulation de la question elle-même peut induire la réponse des professionnels chargés d’évaluer les risques.

WECF soutient l’application du principe de précaution, qui devrait permettre de ne pas réitérer les mêmes erreurs que par le passé – amiante, PCB, mercure, TBT, et bien d’autres…

source: Some observations on the need for a precautionary approach to environmental health risks, conférence de David Gee, Senior adviser Science, Policy, Emerging Issues, Integrated Environmental Assessment EEA, Afsset, octobre 2010