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Pesticides: à partir de janvier 2017, c’est « 0 phyto » pour les villes en France

Pesticides: à partir de janvier 2017, c’est « 0 phyto » pour les villes en France

Bonne nouvelle pour notre santé: à partir du 1er janvier 2017, plusieurs mesures concernant les pesticides entrent en vigueur, qui doivent permettre de réduire les tonnages de pesticides utilisés sur l’ensemble du territoire. La France est l’un des premiers utilisateurs mondiaux de pesticides. Selon un rapport de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) paru en 2013, près de 80 000 tonnes de pesticides y sont vendues chaque année. Certes, l’immense majorité de cette consommation concerne les usages agricoles, et non domestiques: c’est donc le milieu agricole qui est principalement exposé, et donc potentiellement victime d’impacts sur la santé lié à ces expositions. L’ensemble de la population est elle exposée de manière quotidienne, à travers les aliments ingérés (contaminés par des résidus), l’air (lorsque des particules sont respirées), etc. Toute mesure de réduction des expositions est souhaitable.

Zéro pesticide pour les collectivités publiques

A partir du 1er janvier, il est interdit d’utiliser des pesticides dans les espaces publics tels que parcs, jardins, rues, etc. tout comme pour l’entretien des espaces verts. Restent autorisés les produits de biocontrôle et ceux autorisés en agriculture biologique.
Depuis plusieurs années, un certain nombre de villes et de communes ont développé et mis en oeuvre des programmes « 0 pesticides » permettant de réduire l’usage de ces produits. Selon le ministère de l’environnement, elles sont 4160 communes engagées dans des chartes à objectif « zéro pesticide ». 203 communes ont atteint un niveau d’excellence en supprimant totalement l’usage des produits phytosanitaires de leurs espaces. Elles ont obtenu le label national « Terre saine, commune sans pesticides ». La généralisation du programme est donc une excellente nouvelle.
N’oublions pas cependant les usages de pesticides dans les espaces verts non publics – par exemple des copropriétés ou des espaces privatifs – qui peuvent aller à contre-courant des politiques publiques « 0 phyto »: les professionnels manipulant ces produits sont les premiers exposés, tandis que les populations utilisant les espaces verts (dont des enfants) sont également en première ligne. Ces produits pour beaucoup persistent dans les sols, à l’image du tristement célèbre « Roundup » à base de glyphosate, qui laisse des traces bien après les pulvérisations.

Encadrement de la vente de pesticides aux particuliers dans les jardineries

Seconde mesure: la fin du libre-service pour les pesticides dans les jardineries. Jusqu’ici on pouvait acheter allègrement des pesticides comme une bouteille de lait…Des aménagements spécifiques vont être mis en place dans les lieux de vente, pour faire en sorte qu’un « conseiller » (un vendeur) ou des bornes interactives soient au préalable un passage obligé avant l’achat. Difficile de juger pour l’instant de l’efficacité de cette mesure, qui a au moins le mérite d’attirer l’attention du consommateur sur le fait que les pesticides ne sont pas des produits anodins. L’usage qu’on peut en faire à titre particulier doit donc être au minimum très encadré et de nombreuses précautions sont à prendre pour l’application, le stockage, etc.
Au 1er janvier 2019, la vente de pesticides chimiques doit être interdite aux particuliers.

Des mesures complémentaires à venir

D’autres mesures sont prévues dans les mois à venir:

  • Interdiction de la plupart des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018 avant une interdiction totale à partir du 1er juillet 2020.
  • Demande à la Commission européenne d’étendre l’interdiction des néonicotinoïdes à l’ensemble du territoire européen.
  • Interdiction de l’épandage aérien des pesticides, sauf dérogation des Ministres de l’Environnement, de la Santé et de l’Agriculture.
  • Instruction aux préfets de protéger les populations vulnérables en cas d’épandage de pesticides.
  • Mise en place du label national « Terre saine, communes sans pesticides » pour distinguer les collectivités territoriales exemplaires en termes de gestion sans pesticides de leurs espaces.

pour en savoir plus:

consulter également:

A suivre : un article sur les pesticides à l’étranger, avec l’illustration des exemples belge et suisse.