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Perturbateurs endocriniens: toujours présents dans des jouets en plastique

Perturbateurs endocriniens: toujours présents dans des jouets en plastique C'est une étude tout juste parue début avril dans la revue Plos One, réalisée conjointement par des équipes de recherche de l'Anses et de l'Agence autrichienne pour la promotion de la recherche qui l'affirme : des jouets destinés à des tout petits et des enfants contiennent des perturbateurs endocriniens, dont du bisphénol A mais aussi d'autres substances non identifiées ayant une activité hormonale.

Le cadre de l’étude

L’étude avait pour but de déterminer l’exposition d’enfants âgés de 0 à 3 ans à des perturbateurs endocriniens lorsqu’ils portent à la bouche des jouets et articles de puériculture à la bouche. En France, la majorité des jouets vendus sont en plastique. Ils sont composés de mélanges complexes de mélanges de polymères, additifs tels que des plastifiants, retardateurs de flammes, anti-oxydants, qui ne sont pas toujours liés aux polymères, et peuvent donc être libérés à partir des plastiques (filtres UV, phtalates par exemple): certains sont des perturbateurs endocriniens. Au niveau réglementaire, la catégorie « perturbateurs endocriniens » n’est pas couverte par la directive européenne Sécurité des jouets, bien que certains composés (certains phtalates, bisphénol A, etc.) soient réglementés pour des effets néfastes qui s’y rattachent, tels que troubles de la reproduction par exemple.

  • 18 jouets ont été testés – plus précisément des échantillons sélectionnés de ces jouets : livre de bain, jouet premier âge, jouet de bain, poupées, anneau de dentition, jeux de construction, peluches, figurines. Les éléments testés étaient composés de : EVA, PVC, ABS, tissu, bois, polyuréthane, polypropylène/polyéthylène.
  • Des tests de migration à partir des jouets dans une solution simulant la salive ont été réalisés, et l’activité hormonale recherchée dans les échantillons de salives « contaminés » par les jouets. Enfin, une dernière étape consistait à identifier les composés responsables de l’activité hormonale.

Les résultats: des PE connus et d’autres non identifiés mais bien présents dans des jouets

  • 9 jouets sur 18 ont révélé une activité oestrogénique conséquente. C’est un extrait de PVC qui a montré la plus forte activité hormonale.
  • 2 de ces 9 jouets contenaient du bisphénol A, expliquant ainsi la perturbation endocrinienne. Sa présence s’expliquerait par sa présence dans du PVC fabriqué hors de l’UE (il est utilisé pour stabiliser le monomère de chlorure de vinyle)
  • Pour 7 des 9 jouets révélant une activité endocrinienne, aucun des 41 perturbateurs endocriniens recherchés n’a été retrouvé: s’agit-il de contaminations issues de l’emballage? Ou de substances présentes dans le jouet dont les effets perturbateurs endocriniens n’ont pas été recherchés à ce jour ?
  • De la benzophénone, un autre perturbateur endocrinien a été identifiée dans 5 échantillons testés, dont 4 en PVC mou où il est utilisé comme stabilisant pour UV, et 1 échantillon d’ABS. Sa présence dans l’ABS serait issue de l’encre d’impression du papier.
  • Bonne nouvelle : pas de traces importantes de phtalates dans les jouets testés. En revanche, leurs substituts, soit les subtances TBC, ATBC, DEHTP et DINCH étaient bien présents. Mais ils ne sont pas considérés comme perturbateurs endocriniens suspectés.

En conclusion, les auteur.e.s estiment que l’exposition à des perturbateurs endocriniens à travers les jouets mis à la bouche n’est pas à négliger, mais considèrent que la voie d’exposition alimentaire reste largement plus préoccupante. Pour Wecf, il est indispensable de réduire au maximum la présence de PE dans les jouets: les matières plastiques restent à ce jour sources de contaminations, certes minimes, mais toujours trop importantes lorsqu’il s’agit de jeunes enfants. Retrouvez plus de conseils dans notre guide jouets récemment mis à jour à télécharger ici.

En savoir plus :

Potential endocrine disrupting properties of toys for babies and infants, Christian Kirchnawy, Fiona Hager ,Veronica Osorio Piniella,Mathias Jeschko,Michael Washüttl, Johannes Mertl, Aurelie Mathieu-Huart, Christophe Rousselle, Plos One, April 3rd 2020, https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0231171