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Perturbateurs endocriniens: Des personnalités de l’écologie également contaminées – enquête de Générations Futures

Ce 23 février, l’association Générations Futures a publié un 9ème volet de son étude « EXPPERT ». Dans ce nouveau volet, elle a proposé à des personnalités du monde de l’écologie de faire analyser leurs cheveux, à la recherche de perturbateurs endocriniens. Sept personnalités du monde de l’écologie se sont prêtées au jeu: Yann Arthus-Bertrand, Isabelle Autissier, Delphine Batho, José Bové, Nicolas Hulot, Yannick Jadot et Marie-Monique Robin. Toutes contiennent des traces de perturbateurs endocriniens, en plus ou moins grandes quantités. Cette étude paraît alors qu’un vote important au niveau européen est prévu pour ce mardi 28 février: ce vote pourrait enfin sceller le sort des substances perturbateurs endocriniens, si les Etats membres et la Commission européenne aboutissent enfin à une définition commune.

L’enquête en chiffres

Ce qui a été recherché

  • 200 perturbateurs endocriniens recherchés: 150 pesticides et leur métabolités, 3 bisphénols, 13 phtalates, 32 PCB.

Ce qui a été trouvé

Chaque famille de produits est présente chez toutes les personnalités testées. Entre 36 (Delphine Batho) et 68 (Isabelle Autissier) perturbateurs endocriniens retrouvés chez les personnalités. Les quantités variant de 9031 pg/mg (Delphine Batho) à 158643 pg/mg (Isabelle Autissier).

  • Bisphénols: Toutes les personnalités ont au moins l’un des trois bisphénols recherchés dans les cheveux. Le BPA est présent chez 3 d’entre elles, le BPS chez les 7.
  • Phtalates: 11 des 13 phtalates ou métabolites de phtalates recherchés ont été retrouvés au moins chez une personne.
  • PCB: Tous les échantillons qui ont pu être analysés pour la recherche de PCB en contenaient : entre 14 et 30 PCB ont été retrouvés selon les échantillons.
  • Pesticides: 32 molécules suspectées d’être des perturbateurs endocriniens ou des métabolites de PE ont été retrouvées chez au moins une personne. Entre 9 et 25 de ces pesticides ont été retrouvés dans chaque échantillon de cheveux.

Que peut-on en conclure?

On remarque que même chez des personnalités qui ont fait des choix de vie, depuis plus ou moins longtemps, qui privilégient une alimentation biologique notamment et également une réduction de l’exposition volontaire aux substances chimiques perturbateurs endocriniens, la contamination est bien réelle. Il s’agit d’une contamination non-volontaire, liée à la présence de ces substances dans notre environnement quotidien. Dès avant la naissance, nous y sommes exposés. On voit donc bien la nécessité d’agir à la fois sur les « comportements individuels », mais également sur les règles collectives – réglementations, interdictions, limitations, etc. – pour réduire efficacement ces expositions.

Que dit Générations futures?

Les cheveux des personnalités testées renferment tous un cocktail important de nombreux perturbateurs endocriniens (de 36 à 68 par personne) bien que seulement 4 familles de substances chimiques aient été recherchées. Et ces cocktails posent un problème la question de l’impact sur la santé de ce mélange.

déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Il ajoute également que le vote du 28 février, qui doit avoir lieu au sein d’un comité dédié aux produits phytopharmaceutiques (les pesticides) de l’UE revêt un caractère particulièrement important. Tout comme WECF, et de nombreuses autres ONG du réseau EDC-Free Europe, Générations Futures est mobilisé depuis des mois pour une définition des perturbateurs endocriniens qui protège effectivement la santé des populations et l’environnement. Une affaire à suivre, qui devrait encore faire couler beaucoup d’encre.