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Perturbateurs endocriniens : des critères enfin adoptés, mais décevants

Perturbateurs endocriniens : des critères enfin adoptés, mais décevants Communiqué de presse – le 4 juillet 2017

Ce 4 juillet, le dossier des perturbateurs endocriniens a connu un dénouement partiel, mais qui ne satisfait pourtant pas.

Les Etats membres dans leur majorité, y compris la France, ont voté en faveur des critères proposés par la Commission européenne, qui seront désormais applicables aux pesticides. La définition adoptée ne fournit pas une protection suffisante de la santé humaine et de l’environnement. La France, qui s’était jusqu’ici opposée à cette définition, a finalement soutenu le texte. En parallèle, le ministère de la transition écologique et solidaire a annoncé des mesures nationales complémentaires.

La définition se faisait attendre depuis plusieurs années, on pourrait donc être soulagé de voir que les Etats membres et la Commission européenne se sont enfin mis d’accord (1). Cependant, malgré quelques améliorations depuis le projet initial de la Commission en juin 2016, elle suscite l’opposition des ONG de EDC-Free Europe (2), dont WECF, mobilisées pour un texte plus protecteur de la santé, sur la base de données scientifiques convergentes (3).
Certains pesticides destinés à agir comme des perturbateurs endocriniens ne seront pas considérés comme tels, en vertu d’une exemption. Par ailleurs, un haut niveau de preuve est exigé pour classer une substance perturbateur endocrinien avéré ou présumé, et les substances suspectées ne sont pas prises en compte.

L’adoption de la proposition est due en grande partie au changement de la position française, qui a fait basculer l’issue du vote ; Le récent changement de gouvernement a apporté une volonté de débloquer ce dossier, quitte à faire un compromis : la France approuve donc la demande formulée par l’Allemagne, qui défendait la fameuse exemption pour certains pesticides perturbateurs endocriniens (4).

Le ministère de la transition écologique et solidaire a annoncé en complément une série de mesures nationales (5) parmi lesquelles la publication d’une liste de pesticides contenant des perturbateurs endocriniens, renforcement de l’information du consommateur, révision de la Stratégie nationale. Comme le souligne Véronique Moreira, présidente de WECF France : « Après des années de mobilisation, nous ne pouvons qu’exprimer notre profonde déception face à la définition adoptée au niveau européen, qui ne protège pas suffisamment la santé des populations. Le changement de position française, sur ce dossier des pesticides, nous a vivement surprises. Les mesures annoncées au plan national, comme un étiquetage des perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques ou les jouets, ou la formation des professionnels de santé à ces thématiques, que nous défendons, vont cependant dans le bon sens. Nous attendons maintenant des avancées concrètes. »

(1)    Communiqué de la Commission européenne, 4 juillet 2017, http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-1906_en.htm
(2)    Réaction de la EDC-Free Europe coalition, http://www.edc-free-europe.org/
(3)    Position commune de trois sociétés spécialisées en endocrinologie, https://wecf-france.org/wp-content/uploads/2017/07/joint_ese_espe_es_statement_on_edc_criteria.pdf
(4)    Article du journal Le Monde, 4 juillet 2017 http://www.lemonde.fr/pollution/article/2017/07/04/perturbateurs-endocriniens-la-france-cede-a-l-allemagne_5155485_1652666.html
(5)    Communiqué du ministère de la transition écologique et solidaire, https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/perturbateurs-endocriniens-apres-ladoption-definition-europeenne-gouvernement-annonce-acceleration

Contact :

Elisabeth Ruffinengo, WECF France, 04 50 83 48 13