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Perturbateurs endocriniens de la liste « SIN »: le cas du camphre de 3-benzylidene

Perturbateurs endocriniens de la liste « SIN »: le cas du camphre de 3-benzylidene

2014 débute avec son florilège de bonnes résolutions et de vœux; WECF France présente à tous les lecteurs et lectrices de Nesting ses meilleurs vœux pour cette année: que la santé environnementale puisse avancer aux niveaux global et local pour faire la différence sur le terrain. Le début d’année est L’occasion également de revenir sur les avancements en matière de réglementation notamment des perturbateurs endocriniens, qui font couler beaucoup d’encre mais restent encore bien présents dans les étagères des produits du quotidien.

2011: l’AFSSAPS interdit le 3-BC

Nesting choisit donc de revenir sur le cas du camphre de 3-benzylidene (3-BC), identifié en 2011 par ChemSec, ONG suédoise partenaire de WECF, comme un perturbateur endocrinien à remplacer d’urgence (liste SIN Substitution Immédiate Nécessaire). La liste SIN, élaborée par des scientifiques en collaboration avec des ONG, est régulièrement utilisée par divers acteurs.
Alors que le 3-BC était autorisé à hauteur de 2% dans les produits cosmétiques, l’AFSSAPS (aujourd’hui devenue ANSM) a décidé en octobre 2011 d’en interdire la fabrication, l’importation, l’exportation, la distribution en gros, la mise sur le marché à titre onéreux ou gratuit et l’utilisation dans les cosmétiques. L’Agence a notamment justifié cette mesure de sauvegarde par l’existence d’une littérature scientifique faisant état d’effets de perturbation endocrinienne de la substance: ne pouvant conclure à l’absence de risques pour l’être humain, elle ne pouvait donc pas continuer à l’autoriser.

2013: en Europe, le Comité scientifique de la Sécurité des Consommateurs (SCCS) scelle le sort du 3-BC

Dans un marché commun comme l’Union européenne, les décisions nationales portant sur des réglementations harmonisées (comme c’est le cas des cosmétiques) sont passées au crible par les comités scientifiques européens, afin de déterminer leur acceptabilité. Le 18 juin 2013, le SCCS a rendu un avis sur 2 questions:

  • Est-ce que le SCCS considère le 3-BC sûr pour un usage en tant que filtre UV dans les produits cosmétiques en concentration maximale de 2% au vu des données scientifiques fournies?
  • Est-ce que le SCCS a des inquiétudes sur le plan scientifique au sujet de l’utilisation du 3-BC comme filtre UV dans les cosmétiques au vu des inquiétudes sur ses potentielles propriétés de perturbation endocrinienne?
  • Le SCCS conclue qu' »avec une Marge de sécurité (MoS) inférieure à 100, l’utilisation de 3-BC comme filtre UV dans les cosmétiques dans une concentration de 2% n’est pas sûre« . Concernant les données de perturbation endocrinienne, le SCCS relève des activités hormonales multiples de 3-BC: effets oestrogéntiques et anti-oestrogéniques, altération de l’expression de gènes cibles in vivo chez les mâles et femmes à des doses plus faibles que le « NOAEL » (Niveau Sans Effet Adverse Observé) utilisé pour calculer la « MoS ». Le SCCS estime que ces résultats doivent être confirmés.

Sur la base de cet avis, la Commission européenne pourrait donc revoir les autorisation du 3-BC dans les cosmétiques. Une affaire à suivre.

Source: Avis du SCCS, 2013