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Nanomatériaux : que pensent les Européens de leur sécurité?

Nanomatériaux : que pensent les Européens de leur sécurité? En novembre dernier, l'Observatoire de l'Union européenne pour les nanomatériaux publiait un rapport sur la perception des citoyens de l'UE sur les nanomatériaux. Bien que présents et utilisés dans la vie quotidienne des populations (pneus, cosmétiques, construction, alimentation, santé, textiles, produits chimiques, électronique, etc.) depuis déjà plusieurs décennies, ils sont très mal connus de la grande majorité des populations.

Une étude menée dans 5 pays de l’UE

  • Sur 1480 publications pertinentes, les consultants en ont retenu 402 utilisées pour formuler un questionnaire à poser dans 5 pays jugés représentatifs au sein de l’UE.
  • Les 5 pays en question sont : l’Autriche, la Bulgarie, la Finlande, la France et le Portugal. Un panel de 1000 personnes a été interrogé dans chaque pays, en février 2020.

Les conclusions de l’étude

Connaissance des nanomatériaux/nanotechnologies

Peu de personnes comprennent « les avantages apportés par les nanotechnologies aux différents produits et le bénéfice qu’ils en retirent« . Les domaines les plus connus pour les usages sont : l’électronique, les traitements de surface, les cosmétiques, les textiles.

Habitudes de consommation

Plus de la moitié des personnes interrogées lisent les informations en matière de sécurité et la composition d’un produit acheté pour la première fois. L’intérêt pour un mode de vie sain progresse. Ainsi, la majorité des consommateurs est prudente quant à la présence de nanomatériaux dans un produit, en particulier en cas d’exposition directe. A contrario, moins d’inquiétude existe pour l’électronique, les équipements électriques ou automobiles.

Perception des risques et des bénéfices

  • Seul un quart des participants à l’enquête disent être préoccupés par les impacts possibles des nanotechnologies sur leur santé. Cependant, l’exposition directe à des nanomatériaux est une source d’inquiétude pour 3/4 des participants.
  • Plusieurs groupes seraient plus inquiétés par la présence de nanomatériaux. Personnes âgées de 50 ans et plus, personnes moins éduquées, personnes pour qui la religion joue un rôle important. Les femmes sont plus inquiètes des risques. Les personnes plus soucieuses des risques associées aux nouvelles technologies sont sans surprise également plus soucieuses en matière de nanomatériaux.

Attitudes envers les nanomatériaux

Là encore, c’est le contact direct avec ce type de technologies qui inquiète (alimentation par exemple). Les auteurs identifient « 4 groupes » :

  • Les « enthousiastes », environ 19% des participants, personnes entre 40-49 ans habitant de grandes villes au niveau d’éducation universitaire,
  • Les « tolérants et ouverts », environ 46% des participants, à l’attitude similaire. Le représentant typique en est un jeune adulte de moins de 29 ans, étudiant ou ayant un niveau universitaire,
  • Les « opposants », qui rejettent les nanotechnologies. Ils représentent 23% des participants, groupe principalement composé de personnes de plus de 50 ans, plus souvent de femmes ayant un niveau d’éducation inférieur à l’université,
  • Les « indécis », 12% des participants, principalement âgés de 30-39 ans, au profil similaire à celui des « hostiles ».

Doit-on voir dans cette typologie une volonté de dépeindre les personnes s’interrogeant sur les risques liés aux nouvelles technologies comme des « ignorants manquant d’éducation » ? Dans les milieux académiques et universitaires, il peut parfois exister un certain mépris envers les « ignorants » ou le « grand public ». Celui-ci s’opposerait au « progrès bienfaiteur » par pure ignorance. Pourtant, selon les auteurs, des risques mieux connus que les nanomatériaux – amiante, OGM, réchauffement climatique – inquiètent davantage les participants. Une contradiction flagrante.

Sources d’information

Plus de 50% des participants se sentent autant informés sur les nanomatériaux que sur les autres technologies modernes. Leurs sources d’information principales sont internet, puis la télévision [qui ne traite quasiment jamais de ces questions ….].

Confiance dans les autorités

  • Sans surprise, les scientifiques et les chercheurs, les autorités sanitaires et en charge de la santé au travail, les autorités européennes sont celles à qui les répondants se fient le plus en matière d’information.
  • 14% d’entre eux font une « entière confiance » aux autorités européennes, et 50% leur font « un peu confiance ».
  • Les politiciens, les fabricants et les distributeurs de produits contenant des nanomatériaux sont jugés les moins dignes de confiance.

Etiquetage

87% des personnes interrogées estiment qu’elles devraient disposer d’information sur la présence de nanomatériaux dans un produit acheté : alimentation, médicaments, cosmétiques, textiles, jouets, produits ménagers ou d’entretien sont cités parmi les exemples. La demande porte sur une mise en garde présente sur l’étiquette.

Les recommandations du rapport

  • Communiquer est la principale recommandation émise : sensibiliser, communiquer sur les bénéfices, diffuser une information sur la sécurité pour 3 types de produits soit applications industrielles (automobile, informatique, etc.), produits de contact direct (produits d’entretien, textiles, jouets etc.), produits entraînant une inhalation ou une ingestion (cosmétiques, aliments, etc.).
  • Les auteurs proposent d’explorer d’autres aspects: impact de l’épidémie de Covid-19 sur la perception du public, étude détaillée sur l’étiquetage, etc.

En savoir plus : What do citizens think about nanomaterials? European Union Observatory for Nanomaterials, November 2020, https://euon.echa.europa.eu/view-article/-/journal_content/title/what-do-eu-citizens-think-about-nanomaterials