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Nanomatériaux dans l’alimentation: un rapport de l’Anses fait le point

Nanomatériaux dans l’alimentation: un rapport de l’Anses fait le point L'Anses a publié le 9 juin un rapport sur les nanomatériaux manufacturés utilisés dans l'alimentation. Utilisés depuis la fin des années 1990, ces substances posent question en matière d'impacts sur la santé humaine et l'environnement, et nécessitent une réglementation adéquate. L'Anses propose un état des lieux de leurs usages alimentaires, ainsi que des propositions pour mieux évaluer leurs risques.

Les 3 types principaux d’usages de nanomatériaux dans l’alimentation

  • Additifs alimentaires pour améliorer l’aspect/l’appétence du produit : E341 iii modifiant la couleur, la texture ou encore E551.
  • Matériaux au contact des aliments pour améliorer la sécurité du conditionnement : fonction antimicrobienne (biocide) du nano-argent par exemple.
  • Vocation nutritive de certains ingrédients nanoparticulaires comme le carbonate de calcium utilisé dans les laits infantiles pour augmenter la teneur en calcium.

Alors que la déclaration des substances à l’état nanoparticulaire est obligatoire pour les fabricants, importateurs ou distributeurs à partir de plus de 100 grammes/an, l’Anses note que l’identification et la traçabilité de ces derniers en alimentation reste difficile: une situation inacceptable.

37 nanomatériaux identifiés dans les aliments

  • 7 ingrédients avec présence avérée de nanoparticules : carbonate de calcium, dioxyde de titane, oxydes et hydroxydes de fer, salicilate de calcium, phosphates tricalciques, silices amorphes synthétiques, composés organiques et composites,
  • 30 ingrédients avec présence suspectée de nanoparticules: aluminium, argent, or, phosphates de magnésium, citrate d’ammonium ferrique, sels de sodium, de potassium et de calcium d’acides gras, etc.)
  • La technologie utilisée permet de déceler les nanomatériaux manufacturés, ajoutés volontairement par la main de l’Homme, ou les nanoparticules intrinsèquement présentes dans les ingrédients. Il faut savoir que dans les laits infantiles par exemple – mais aussi d’autres types d’aliments, la possibilité de mesurer les nanoparticules est récente.

900 produits alimentaires ont des ingrédients contenant des nanoparticules ajoutées volontairement

Les principales catégories d’aliments concernés sont les suivantes:

  • Laits infantiles (+ de 25%) – il s’agit de carbonate de calcium (E 170),
  • Confiseries (+ de 15%),
  • Céréales du petit-déjeuner (+ de 14%),
  • Barres céréalières (+ de 12%),
  • Viennoiseries et desserts surgelés (+ de 10%).

Le recensement a été effectué avant la suspension de l’utilisation du E171 (dioxyde de titane nanoparticulaire) dans les produits alimentaires: ces chiffres pourraient donc avoir évolué, puisque le E171 et le E 170 (carbonate de calcium) étaient à eux seuls présents dans 600 aliments différents. On peut remarquer que la très grande majorité de ces produits sont destinés aux jeunes enfants, ou très prisés par eux/elles.

Outre cet état des lieux de la présence de nanoparticules dans notre alimentation, l’Anses recommande une approche adaptée pour évaluer les risques sanitaires liés à leurs usages.

Pour Wecf France, le principe de précaution appelle à limiter très fortement la consommation d’aliments pouvant potentiellement contenir des nanoparticules manufacturées. Lorsque des nanoparticules sont présentes naturellement dans les aliments depuis toujours, ou lorsque les nanoparticules sont présentes dans des aliments tels que des laits infantiles (24% d’entre eux contenant du carbonate de calcium nanoparticulaire) nécessaires en termes nutritionnels pour une population spécifique, la problématique est quelque peu différente.