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Nano-argent : de nouvelles recommandations de l’ANSES

Ce 5 mars, l’Anses a publié de nouvelles recommandations sur le nano-argent, un composé de taille nanométrique utilisé comme anti-bactérien. Et que nous dit-elle? Que les « nanoparticules d’argent sont employées dans différentes applications industrielles » – attention prenez votre souffle:

  • secteur alimentaire: additifs, emballages alimentaires, revêtements internes de réfrigérateurs,
  • secteur textile: vêtements et literie,
  • secteur cosmétique et hygiène: brosses à dents, fers à lisser les cheveux, sprays désinfectants, etc.
  • Sérieusement, un fer à lisser ou une brosse à dents, vous vous en seriez douté????

Evaluer des risques pour la santé c’est plus facile AVEC des données!


L’Agence explique ensuite qu’il est « très difficile d’avoir un inventaire référençant tous les produits contenant des nanoparticules d’argent en France et dans le monde ». Saisie en 2011 afin de mettre à jour les connaissances sur l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux liés à l’exposition aux nanoparticules d’argent, l’Agence à ce jour peut seulement « s’appuyer sur les conclusions de son avis d’avril 2014 relatif aux risques liés aux nanomatériaux manufacturés ». Elle concède qu’il existe des Elle recommande de limiter la mise sur le marché de produits contenant des nanoparticules d’argentaux applications dont l’utilité est clairement démontrée. Sera t-elle entendue par les industriels? Et qui sera chargé de dire ce qui est « utile »?

Dans son rapport Textiles de 2013, WECF notait, sur la base de données de 2011 de l’Agence suédoise des produits chimiques (KEMI) par exemple que des articles textiles contenant du nano-argent, la concentration en argent allait de 0,4 à 1360 mg/kg de textiles. Après 10 lavages, 10 à 98% du composé avait disparu du textile… et avait donc été libéré dans l’environnement. D’ailleurs les niveaux d’argent dans les boues des stations d’épuration qui déclinaient, restent au même niveau depuis plusieurs années: les autorités font le lien avec l’usage accru de nano-argent dans les textiles.

Les recommandations de l’ANSES

  • encourager les travaux de recherche dans les domaines de la caractérisation physico-chimique, l’évaluation de l’exposition, de la toxicologie et de l’écotoxicologie, de l’évaluation de l’efficacité antibactérienne et de la résistance bactérienne,
  • renforcer la traçabilité des données et l’information des consommateurs sur les produits contenant des nanoparticules d’argent. L’Agence souligne que cette traçabilité ne peut être atteinte par la seule voie de la déclaration obligatoire dans la base R-Nano – pointant une limite du système de recueil de données actuel, qui n’est pas rappelons-le destiné au grand public
  • limiter l’usage des nanoparticules d’argent (production, transformation, utilisation) aux applications dont l’utilité est clairement démontrée et pour lesquelles la balance des bénéfices pour la santé humaine au regard des risques pour l’environnement est positive.
  • Si les autorités suivaient ces recommandations, notre vie serait moins nano-risquée.

En savoir plus: voir le site de l’ANSES