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Méthylisothiazolinone (MI), allergène et sensibilisant: MI pas mimi! (Partie 1)

Methylisothiazolinone ne vous dit peut-être rien? C’est pourtant le MI qui se cache bien souvent derrière la mention « sans parabens » – certains parabens étant considérés comme des perturbateurs endocriniens. Le recours à des conservateurs de la famille des isothiazolinones se multiplie. C’est le cas du methyl-isothiazolinone (MI), de plus en plus présent dans les produits de consommation: cosmétiques, produits de nettoyage notamment. Le potentiel allergène de ce composé invite pourtant à la prudence. En Irlande, aux Etats-Unis, en Europe des mises en garde se multiplient à son sujet et la progression réactions à ce composé est problématique.

Vous avez dit MI?

Son petit nom est le MI: depuis 2005, l’Union européenne a revu à la hausse la quantité autorisée de MI dans les produits cosmétiques, il est donc plus utilisé depuis cette date. C’est un conservateur qui agit comme antibactérien et préserve la durée de vie des produits. Son plus proche cousin est le MCI (methylchloroisothiazolinone), ils sont d’ailleurs parfois utilisés ensemble, le MI est aussi utilisé avec d’autres biocides. Mais son usage seul se répand.

Le MI en chiffres

Des usages industriels sont aussi à dénombrer: une toute récente étude faite sur des patients danois atteints de dermatites et parue dans le journal Contact Dermatitis parle d’une épidémie d’allergies par contact aux isothiazolinones. Le constat fait chez les patients montre une augmentation de l’allergie par contact au MI passée d’une prévalence de 1,8% en 2009 à 4,2% en 2012. Les professions les plus à risque seraient les peintres, les soudeurs, les opérateurs de machines et les personnes travaillant dans la cosmétologie. En Allemagne, plus de 12 000 patients sont testés chaque année: 2,3% étaient positifs au MCI/MI en 2009 contre 3,9% en 2011. Toujours en Allemagne, parmi des patients suspectés d’exposition aux cosmétiques ou professionnelles, la réactivité au MI est grimpée à 4,4% en 2011 contre 1,8% en 2009, particulièrement chez les femmes (188% d’augmentation) et les patients souffrant de dermatite faciale (augmentation de 200%), suggérant que les cosmétiques jouent un rôle dans cette évolution.

Le MI, nommé « allergène de l’année » en 2013 par la Société Américaine des Allergènes par Contact

En 2013, le MI a été nommé « allergène de l’année » au États-Unis. Son autorisation à hauteur de 100 ppm – contre 3,73 ppm pour les produits à rinçage et 1,8 ppm pour les produits non rincés quand il était seulement autorisé en mélange avec le MCI – fait dire au Dr Donald V. Belsito, professeur de dermatologie clinique à l’Université de Columbia (New York) qu’il est important de faire connaître le MI. Aux Etats-Unis, en 2010, le nombre de cosmétiques contenant du MI était estimé à 2400, soit le double de 2007. Les auteurs de l’étude estiment que « le MI devrait doc être considéré comme un allergène potentiellement suspect chez les patients atteints de dermatite cosmétique, dermatite faciale et allergie aux crèmes solaires », et ajoutent que « l’ajouet du MI à une série de tests allergiques est susceptible de faire émerger des cas d’allergies par contact aux conservateurs qui ne seraient pas diagnostiqués autrement ».

prochain épisode: Évolution de la réglementation et des usages du MI en Europe.

Sources: