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Substances chimiques toxiques dans les moquettes : un danger pour la santé et un frein pour une économie circulaire non toxique

Substances chimiques toxiques dans les moquettes : un danger pour la santé et un frein pour une économie circulaire non toxique

Communiqué – le 30 octobre 2018 – Bruxelles/Berlin/Amsterdam/Paris

Dans la continuité d’un rapport de mars 2018 [1], de nouvelles recherches révèlent la présence de substances chimiques toxiques dans des moquettes vendues sur le marché européen. Des substances potentiellement cancérogènes, toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens ont notamment été retrouvées. Outre les dangers qu’elles peuvent représenter pour la santé, elles sont un frein au développement d’une économie circulaire non toxique dans le secteur. Alors que la Commission européenne travaille actuellement sur l’interface entre les législations sur les substances chimiques, les produits de consommation et les déchets, les auteurs rappellent que la mise en place d’une économie circulaire ne doit pas se faire au détriment de la santé.

Des produits chimiques préoccupants détectés dans différentes moquettes

Intitulé « A la recherche des toxiques : en Europe, les produits chimiques présents dans les moquettes sont un danger pour la santé et un frein pour l’économie circulaire », le nouveau rapport réalisé par la fondation Changing Markets est basé sur les recherches de la Vrije Universiteit d’Amsterdam et de l’Ecology Center et l’Université de Notre Dame (États-Unis). Les moquettes testées, issues de 7 des plus grands fabricants de l’UE (dont Milliken, Forbo, Interface, Tarkett et Associated Weavers) révèlent la présence de :

  • Phtalates, dont le DEHP, perturbateur endocrinien interdit dans l’UE, mais autorisé par dérogation dans le PVC recyclé, dans 3 échantillons Forbo et Associated Weavers
  • TDCPP, retardateur de flamme chloré, cancérigène présumé, dans 2 échantillons Milliken
  • Produits antitaches fluorés (PFAS), dont un cancérogène présumé, une substance suspectée d’être reprotoxique et un perturbateur endocrinien
  • Retardateurs de flamme halogénés, autorisés dans les moquettes, mais réglementés par la Directive sécurité des jouets pour leur dangerosité.

Des dérogations pour les produits recyclés contraires à la protection de la santé

« Si l’Union européenne tient vraiment à une économie circulaire non toxique, elle ne doit pas permettre aux substances cancérigènes ou perturbateurs endocriniens de rester dans le cycle de production. Au contraire, elle doit inciter les fabricants de moquettes – et d’autres secteurs – à évoluer vers des produits plus sains. » déclare Genon Jensen, directrice exécutive de l’Alliance santé et environnement (HEAL). Un point positif cependant : 3 moquettes Interface et Tarkett, issues de matériaux recyclés ne contiennent aucun des produits chimiques recherchés. « Il faut encourager une harmonisation vers le haut des réglementations, pour mieux protéger la santé : pourquoi de telles différences entre les réglementations des produits neufs ou recyclés ? Ou entre une moquette ou un jouet, puisque les jeunes enfants sont au contact direct des deux ? » déclare Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer pour WECF France.

Des recommandations à l’attention des pouvoirs publics et des fabricants

Les auteurs demandent aux fabricants d’intensifier les efforts de conception, de collecte et de recyclage pour des produits conformes à une économie saine et circulaire. Ils demandent à l’UE et aux gouvernements des Etats membres de combler les lacunes réglementaires, étendre les interdictions des substances chimiques dangereuses, et mettre fin aux exemptions applicables aux produits chimiques présents dans des matériaux recyclés. Les auteurs proposent également de rendre obligatoires les régimes de responsabilité élargie des producteurs (REP) avec des exigences minimales, d’interdiction de substances chimiques toxiques.

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