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Sommet Finance en Commun: à quand une finance féministe et transformative?

Sommet Finance en Commun: à quand une finance féministe et transformative? Le premier sommet mondial des Banques Publiques de Développement (BPD), dénommé « Finance en Commun » se tient du 9 au 12 novembre 2020, à l’initiative de la France. Il marque la volonté de renforcer les synergies afin de répondre aux défis du millénaire : l’occasion d’insister une fois de plus sur l’urgence climatique, la persistance des inégalités et la nécessité d’une réponse concertée, inclusive et durable.

Une première tentative de réponse coordonnée entre les Banques de Développement à saluer

Cette semaine, parallèlement au Forum de Paris pour la paix, se tiendra la première réunion internationale des BPD, le Sommet « Finance en Commun ». Organisée par l’Agence Française de Développement en collaboration avec l’ONU et d’autres organisations internationales, cette rencontre mondiale et digitalisée du fait de la crise sanitaire, représente une première tentative de réponse concertée de ces organismes dont l’objectif est de « trouver une réponse collective à la crise du Covid-19 mais aussi d’échanger sur les mesures à prendre pour construire une reprise durable ». En effet les 450 BPD du monde entier qui seront présentes contrôlent plus de 2 000 milliards de dollars d’argent publique chaque année.

Cette initiative, bien que salutaire, s’est cependant longtemps fait attendre : Wecf et d’autres réseaux féministes rappellent l’urgence d’utiliser les financements publics pour, et non pas contre, le droit des femmes et l’environnement. Ce sommet représente une étape nécessaire pour définir le rôle que doivent jouer les BPD dans la reprise post-covid et la transition genre et climat.

Il devrait conduire à l’adoption de la « Déclaration de Paris des Banques de Développement sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » dans laquelle les banques s’engageront dans des projets liés au climat et à la biodiversité tout en intégrant pleinement le genre. L’augmentation du financement à des organisations féministes, la mise en place d’objectifs pour accroître les projets sensibles au genre dans leurs propres portefeuilles et le renforcement de leurs capacités en matière de genre au sein de leurs institutions devraient également faire partie des engagements pris par les BPD. Ces mesures liées au genre seront discutées lors de trois événements le 12 novembre, qui aborderont des exemples spécifiques d’investissement dans le genre, le climat et la sécurité alimentaire.

Des engagements en faveur des femmes et de l’environnement plus forts face aux crises actuelles

Néanmoins, les organisations de la société civile féministes pour la justice climatique revendiquent une position commune : « Chaque financement des BPD doit protéger et promouvoir les droits humains, favoriser l’égalité de genre et la préservation de l’environnement, en s’attachant aussi bien aux moyens qu’à la finalité des investissements et des approches ».

Les femmes et les filles dans toute leur diversité, en particulier les femmes racisées et les femmes autochtones, sont touchées de manière disproportionnée par les investissements non durables dans les industries extractives (pétrole, uranium), l’agriculture industrielle et l’élevage, facteurs de déforestation. La pandémie de COVID-19 a exacerbé ces tendances, et met davantage en péril la santé, la sécurité et le bien-être des femmes et des filles. Dès lors, l’engagement des BPD dans la lutte pour l’égalité de genre et la préservation des écosystèmes est essentiel.

Wecf et les organisations de la société civile féministes et écologistes appellent au renforcement de la déclaration proposée sur l’égalité des sexes et les droits et l’autonomisation des femmes, en y incluant les engagements suivants :

  • Les BPD doivent s’engager à un désinvestissement total et complet des énergies fossiles et des industries connexes telles que les plastiques et les pesticides
  • Aucun financement ne doit avoir un impact négatif, avéré ou potentiel, sur les femmes et les filles (dans toute leur diversité)
  • Toutes les banques doivent fixer et suivre des objectifs de genre concrets, sur la base de l’exemple de la méthodologie du marqueur de genre, visant à ce que l’intégralité des portefeuilles d’investissement adoptent une approche transformative en matière de genre et soient écologiquement durables. En ce sens, 100% des projets financés doivent être facteurs d’égalité de genre : il n’est pas logique d’avoir un certain pourcentage de programmes et d’investissements respectueux du sexe et du climat, si l’autre partie des investissements de la banque continue de détruire les moyens de subsistance des femmes et des filles.
  • Toutes les banques doivent avoir des mesures et des stratégies institutionnelles de genre qui redistribuent le pouvoir et les ressources aux femmes dans toute leur diversité, notamment par l’accès, la propriété, l’utilisation et le contrôle des terres, en dépit des rôles genrés traditionnels qui ont entravés l’accès des femmes à ces biens. 
  • Toutes les banques doivent soutenir le processus de transparence et de coopération fiscale internationale et soutenir la taxe sur les transactions financières

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le « Briefing pour le Sommet Finance en Commun » co-écrit par plusieurs ONG dont Wecf.