COMMMUNIQUE - 7 mai 2021 - Alors que paraît ce jour le 4ème Plan National Santé Environnement (PNSE 4) « Un environnement, une santé », Wecf France, membre du Groupe Santé Environnement (GSE), qui a également été auditionnée en novembre par la Commission d’enquête sur les politiques publiques de santé environnement, exprime sa déception devant un Plan qui fait trop peu la place à la protection des populations les plus vulnérables et la réduction des pollutions à la source (eau, air, sols, produits du quotidien…). Plus de 14 ans après le premier PNSE, cette 4ème version n’est pas à la hauteur de la situation d’épidémie de maladies liées aux pollutions d’origine humaine. Le volet action territoriale, tout comme la prise en compte du concept d’« Une seule santé » ne suffiront pas. Sur la forme, l’omniprésence des outils numériques au détriment d’actions de terrain, tout comme le report trop systématique de la responsabilité sur l’individu nous semblent détourner le PNSE de son objectif initial. La crise sanitaire actuelle de la Covid-19 montre pourtant le rôle bénéfique que peut jouer un environnement plus sain pour préserver la santé de chacun∙e, et réduire le risque de formes graves de la maladie.
Réduire les pollutions à la source : parent pauvre de ce PNSE 4
Si le PNSE 4 contient bien un Axe 2 « Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes », son contenu n’est pas assez ambitieux ou vise parfois seulement à informer. Aucun objectif chiffré ou ressource budgétaire n’est alloué à chaque action. Comme l’illustre l’« amélioration de l’information sur la bonne utilisation des produits ménagers et leur impact sur la santé et l’environnement », qui se mesure par le nombre de produits biocides et détergents au profil moins dangereux présents sur le marché de l’Union européenne. Ou encore la maîtrise de l’exposition aux ondes électromagnétiques qui se fait via une application pour smartphone nommée « Open Barres », dont le succès se mesurer au nombre de téléchargements, de connexions et de mesures d’expositions aux ondes : est-ce vraiment « réduire » ?
Protéger sa santé : « clics » et « bons gestes » ne suffiront pas
Wecf France avait demandé expressément que le terme « Mon environnement, Ma santé » soit converti en un autre sous-titre, mobilisant les dimensions d’actions collective et individuelle. Ceci a été fait, mais ne suffit pas à modifier le contenu de ce PNSE 4. Tout repose sur l’individu, qui doit slalomer entre les différentes sources d’exposition néfastes pour sa santé en faisant les « bons gestes » après s’être informé en ligne. Si un renforcement de la formation des professionnel∙les de santé et une meilleure diffusion de l’information pendant la période périnatale est prévue, les mesures concrètes de substitution de substances dangereuses restent en revanche très peu présentes.
Contacts presse :
Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer, elisabeth.ruffinengo@wecf.org
Anja Hartwig, chargée de communication, anja.hartwig@wecf.org
En savoir plus :
Consulter le 4ème Plan National Santé Environnement
Consulter la Position de Wecf France sur le PNSE 4
