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Pesticides dans les fruits et légumes non bio: un rapport de Générations Futures

Pesticides dans les fruits et légumes non bio: un rapport de Générations Futures L'association Générations Futures a publié lundi un rapport sur la présence de pesticides dans les fruits et légumes non bio. Le rapport se base sur les données de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Le rapport permet ainsi d'avoir une idée précise sur les fruits et légumes non bio les plus contaminés en pesticides: une mise à jour utile au quotidien qui concerne notre alimentation. L'étude est publiée à quelques jours du Salon de l'Agriculture et peu de temps après les Etats Généraux de l'Alimentation, qui avaient pour objectif de refonder le modèle agricole français, et dont l'un des axes était les contaminations chimiques de l'alimentation.

La démarche et la méthode du rapport

  • Générations Futures propose une synthèse de données issues de la DGCCRF, donc françaises: des données sur la contamination de fruits et légumes par des pesticides existent bien, mais elles viennent des Etats-Unis, et ne s’appliquent pas au marché français (ou européen).
  • En outre, les services de l’Etat ne peuvent analyser tous les ans l’ensemble des fruits et légumes: l’ONG a donc utilisé les chiffres des plans de surveillance menés entre 2012 et 2016, et a retenu les fruits et légumes analysés au minimum dans 4 des 5 années en question: l’ail, l’échalote, le fenouil et le chou de Bruxelles ont été écartés, car représentant chacun moins de 30 échantillons analysés (seuil jugé non représentatif par la DGCCRF).
  • Au total, 19 fruits et 33 légumes sont ciblés par le rapport. Par exemple, pour un légume comme les brocolis, 121 échantillons ont analysés sur la période 2012-2016.
  • Le rapport présente 2 types de données: les taux de contamination des fruits et légumes en question d’une part, les dépassements des LMR (limites maximum de résidus – seuils réglementaires autorisés de résidus de pesticides) d’autre part.

Les résultats du rapport

Pour les fruits, les plus contaminés sont:

  • le raisin, avec 89% d’échantillons contenant des résidus de pesticides mesurés. Le raisin est le 7ème fruit consommé par les Français. Le premier producteur européen est l’Italie (60% de la production), suivie de l’Espagne et la Grèce. La France est en 5ème position, et la production concentrée en PACA. Sur 5 ans, en moyenne 2,6% des échantillons dépassent les LMR.
  • les clémentines et mandarines avec 88,4% d’échantillons contenant des résidus de pesticides mesurés. C’est le 4ème fruit le plus consommé en France. La principale région productrice est la Corse. Sur 5 ans, 3,7% des échantillons dépassent les LMR.
  • les cerises, avec 87,7% d’échantillons contenant des résidus de pesticides mesurés. 6,6% des échantillons dépassent les LMR. Suivent les pamplemousses/pomelos avec 85,7 % d’échantillons contenant des résidus, et les fraises avec 83% d’échantillons avec résidus.
  • Les moins contaminés des fruits sont l’avocat, les kiwis et les prunes.

Du côté des légumes, les résultats sont les suivants:

  • Les céleris branches contiennent le plus de pesticides avec 84,6% des échantillons concernés. A noter, la consommation par ménage est très faible en France, avec 400 g/personne par an. 16% des échantillons sont par ailleurs au-dessus des LMR.
  • Les herbes fraîches arrivent ensuite, avec 74,5% des échantillons concernés. Cette catégorie exclut le persil, la ciboulette et le basilic, qui sont analysés à part par la DGCCRF.
  • Les endives arrivent en 3ème position, avec 72,7% d’échantillons contenant des résidus de pesticides mesurés. L’endive est le 6ème légume le plus consommé en France, et la France le 1er producteur d’endives dans l’UE, devant l’Italie et les Pays-Bas.
  • Les légumes suivants contenant le plus de pesticides sont: les céleris raves, les laitues, les poivrons et les pommes de terre. Un français consomme en moyenne 4 kg de laitue par an, quant aux pommes de terre, les chiffres ne sont pas fournis.
  • En bas de la liste, parmi les légumes les moins contaminés se trouvent le maïs, les asperges, les ignames et les betteraves.

Quelles conclusions?

  • Les multirésidus: Le rapport note qu’un nombre important de fruits et légumes contiennent plusieurs résidus de pesticides. En 2016, plus de 32% des échantillons examinés contenait 2 résidus ou plus, un échantillon allant même jusqu’à 19 résidus différents. Cet effet « cocktail » est important, notamment dans le cadre des perturbateurs endocriniens où les expositions même à de faibles doses de plusieurs substances peuvent avoir des effets.
  • Une présence généralisée de pesticides dans des fruits et légumes non bio : on peut noter que l’ensemble des fruits et légumes examinés contiennent des résidus de pesticides. Peu de produits semblent dépasser les LMR: ils respectent donc la réglementation – ce qui ne veut pas dire qu’ils sont pour autant inoffensifs notamment en cas de consommation répétée. La présence de pesticides est détectée dans l’ensemble des fruits et légumes, issus de l’agriculture conventionnelle.
  • Générations Futures encourage la transparence qui permettrait au consommateur de savoir quels sont les traitements subis par les fruits et légumes qu’il achète. En outre, l’alimentation biologique est une alternative pour éviter la présence de pesticides: à privilégier lors de vos courses!

Source:

Données sur le rapport de Générations Futures : rapport complet de Générations Futures à télécharger