À l’occasion d’Octobre Rose et de la distribution semestrielle de culottes et coupes menstruelles gratuites organisée par le Service Égalité de l’Université de Nanterre, WECF est intervenue le 8 octobre pour la deuxième année consécutive auprès des étudiant·es.
Cette action a permis de sensibiliser 1 091 participant·es autour d’un sujet essentiel : la santé menstruelle comme levier de prévention du cancer du sein et de promotion de la santé environnementale.
Parler d’Octobre Rose autrement : prévenir avant de dépister
Chaque mois d’octobre, les campagnes de dépistage du cancer du sein sont largement relayées. Pourtant, la prévention primaire, c’est-à-dire la réduction de l’exposition aux substances nocives avant même l’apparition de la maladie, reste souvent absente des messages de santé publique.
Lors de notre intervention à Nanterre, nous avons rappelé que certains perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement et dans les produits du quotidien – y compris dans certaines protections menstruelles – peuvent contribuer à augmenter le risque de cancers hormonodépendants, dont le cancer du sein.
Parler des causes environnementales du cancer du sein, c’est contribuer à une approche globale de la santé, qui commence bien avant la maladie.
Choisir des protections durables et saines
Nos échanges ont porté sur l’importance de choisir des protections menstruelles à la fois durables et saines. En effet, les protections périodiques sont utilisées de manière répétée et en contact direct avec les muqueuses vaginales, particulièrement sensibles aux substances chimiques et perturbateurs endocriniens.
Informer les jeunes sur la composition des protections et sur les alternatives écologiques et sûres constitue un levier essentiel pour leur santé et pour l’environnement.
Lever les tabous pour une meilleure santé
De nombreuses discussions ont aussi porté sur les pathologies liées aux règles (endométriose, syndrome des ovaires polykystiques – SOPK) et sur leur lien avec l’exposition aux perturbateurs endocriniens.
Nous avons abordé la manière dont le tabou des règles et la misogynie systémique ont longtemps freiné la recherche médicale, les financements et donc le diagnostic et la prise en charge de ces pathologies.
Des gestes simples pour réduire l’exposition
Au-delà des protections, nous avons souligné que la prévention passe aussi par des gestes simples que chacun·e peut adopter :
- Utiliser des récipients en verre plutôt qu’en plastique, notamment pour réchauffer les aliments ;
- Choisir des aliments biologiques quand le budget le permet, surtout pour les aliments très traités ;
- Limiter les produits ménagers et choisir des produits simples
Le constat est clair : le niveau d’information reste très hétérogène. Certain·es étudiant·es se montrent déjà très sensibilisé·es, tandis que d’autres découvrent ces enjeux avec étonnement et curiosité. Mais tous et toutes repartent avec une même envie : mieux comprendre pour mieux agir.
L’écoféminisme au cœur de la santé des femmes
Cette intervention a aussi été l’occasion d’aborder le lien entre égalité de genre et santé menstruelle.
Être écoféministe, c’est reconnaître que la lutte pour la santé des femmes et des personnes menstruées est indissociable de la lutte contre les pollutions chimiques et environnementales.
Mieux visibiliser ces sujets, c’est aussi plaider pour plus de financements, une meilleure recherche, et une meilleure prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des personnes menstruées.
Et la suite ?
Comme chaque année, nous poursuivons nos actions en collaboration avec l’Université de Nanterre : en janvier prochain, nous interviendront à l’IUT de Ville d’Avray, où le public, souvent plus masculin, sera invité à briser les tabous grâce à notre simulateur de douleurs menstruelles et à un quiz interactif sur la physiologie des règles.
Une nouvelle étape pour continuer à sensibiliser, prévenir et agir ensemble pour une santé plus juste, plus durable et plus égalitaire.
Un grand merci au Service Égalité de l’Université de Nanterre pour cette belle collaboration, et à tous·tes les étudiant·es pour ces riches échanges !