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Nanoparticules dans des sprays cosmétiques : qu’en dit le Comité pour la sécurité des consommateurs?

Nanoparticules dans des sprays cosmétiques : qu’en dit le Comité pour la sécurité des consommateurs?

Le SCCS (Comité Scientifique de la Sécurité des Consommateurs), comité rattaché à la Commission européenne, a rendu cette semaine un avis sur la présence de dioxyde de titane (nano) utilisée comme filtre UV dans des sprays. Cet avis intervient alors qu’en France des acteurs tels que la DGCCRF et l’UFC Que Choisir dénoncent un non-respect de l’obligation d’étiquetage des nanoparticules dans des aliments et cosmétiques.

Contexte

  • Le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est autorisé dans des cosmétiques en tant que colorant et en tant que filtre UV.
  • En 2013, dans un premier avis, le SCCS avait conclu que le dioxyde de titane utilisé comme filtre UV dans des produits solaires dans une concentration maximale de 25% ne pose pas de risques pour la santé humaine sur une peau saine, intacte ou bronzée. A contrario, il considérait que son usage dans des sprays n’était pas sûr.
  • En 2014, dans un un avis sur la présence de 3 types de nanoparticules (dioxyde de titane, noir de carbone, oxyde de zinc), dans des sprays, le SCCS a exprimé son inquiétude sur le fait que ce type de produits pouvait entraîner une exposition pulmonaire du consommateur à ces nanoparticules, en cas d’inhalation.
  • En juin 2015, des industriels ont fourni à la Commission européenne de nouvelles données à l’appui de l’usage de nanoparticules de dioxyde de titane (dans une concentration de 5,5%), dans des sprays solaires et cosmétiques.

La question posée… et les réponses du SCCS

  • Question 1: A la lumière des nouvelles données, l’usage de dioxyde de titane dans des produits cosmétiques en spray à hauteur de 5,5% est-il sûr? A cette question, le SCCS estime que l’information fournie par les industriels est insuffisante pour se prononcer: les données fournies concernent seulement des sprays à base d’eau, qui représentent environ 80% du marché des sprays cosmétiques, alors que 20% sont des produits contenant plus de 10% d’alcool, pour lesquels aucune donnée n’est fournie. Un autre élément manque: l’évaluation toxicologique fournie n’est pas pertinente pour l’exposition par inhalation.
  • Question 2: Le SCCS a t-il d’autres inquiétudes à formuler sur l’usage du dioxyde de titane dans des cosmétiques en spray?
  • Ici, le SCCS nous apprend que des produits en spray contenant des nanoparticules de dioxyde de titane sont déjà sur le marché, selon les données fournies par les industriels. Il estime « que ces usages devraient être évalués attentivement, pour éviter les chances d’effets néfastes liés à une exposition des poumons du consommateur par inhalation » (CQFD)

L’avis du SCCS n’a rien de rassurant! En effet, on y apprend – ou on se voit confirmer – que des produits aux effets sanitaires mal évalués, pour lesquels il existe pourtant des suspicions de dangerosité sont déjà présents sur le marché. Des mesures d’urgence s’imposent pour garantir au consommateur une sécurité à laquelle il a droit.

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