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L’Anses publie son programme de travail 2017: risques du quotidien et risques émergents sont prioritaires

L’Anses publie son programme de travail 2017: risques du quotidien et risques émergents sont prioritaires

L’Anses a présente le 30 janvier les priorités de son programme de travail pour l’année 2017, autour de deux thématiques « faire face aux expositions du quotidien » et d’ « anticiper les risques émergents ». Ce programme de travail couvre plusieurs aspects importants de santé environnementale.

Autorisation de mise sur le marché des produits biocides, coordination de la toxicovigilance, phytopharmacovigilance: de nouvelles missions pour l’Anses

  • Depuis le 1er juillet 2016, l’Anses est en charge de l’autorisation de mise sur le marché et des produits biocides soumis en France. Elle coordonne l’évaluation des dangers, risques et efficacité des substances actives biocides dans ce cadre. Dans ce cadre, elle peut autoriser mais également retirer ou modifier les autorisations de mise sur le marché des produits biocides. En 2017, les laboratoires de l’Agence travailleront en particulier sur les méthodes d’analyse des résidus de biocides dans les aliments.
  • La loi de modernisation du système de santé, promulguée en janvier 2016, prévoit que l’Anses coordonne les missions de toxicovigilance. La toxicovigilance vise à repérer chez l’homme les effets indésirables liés à l’utilisation ou l’exposition à des agents, substances ou produits non médicaux et non cosmétiques, pour prévenir de futures intoxications.
  • Une autre mission entre dans sa phase de mise en oeuvre, la surveillance et la détection des effets indésirables liés à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sur l’homme, les animaux d’élevage dont l’abeille domestique, les plantes cultivées, etc. : il s’agit de phytopharmacovigilance, et cette mission implique d’autres organismes comme les centres antipoison ou la Mutualité sociale agricole notamment.

Risques liés à l’alimentation

  • repères nutritionnels pour les jeunes enfants et les femmes enceintes et allaitantes: Après la publication d’une mise à jour des repères nutritionnels du PNNS (Plan National Nutrition Santé) en ce début d’année, l’Anses prévoit des recommandations et repères spécifiques pour certains publics: enfants, femmes enceintes, allaitantes, personnes âgées et végétariennes. En particulier, l’Anses va se pencher sur la « période des 1000 jours » (période in utero et bas âge), particulièrement vulnérable, et les impacts sur la santé des facteurs environnementaux nutritionnels. En complément, l’Anses publiera en 2017 les résultats de l’étude dite « INCA » pour Etudes Individuelles de Consommations Alimentaires, incluant notamment les moins de 3 ans.
  • nanomatériaux dans l’alimentation: dans le cadre du PNSE 3, une évaluation des risques associés aux nanomatériaux présents dans l’alimentation sera menée. En particulier, l’Anses a été saisie pour déterminer la faisabilité d’une évaluation des risques de l’additif E171 (dioxyde de titane abrégé TiO2) utilisé comme additif alimentaire. Une étude de l’INRA publiée le 20 janvier 2017 montre un risque pour la santé de rats exposés au TiO2 par voie orale. Fin 2016, l’association Agir pour l’Environnement avait notamment dénoncé la présence de dioxyde de titane dans des confiseries.
  • exposition aux phtalates chez des enfants: L’Anses étudiera en 2017 les risques liés à une exposition cumulée à certains phtalates reprotoxiques à travers différentes voies d’exposition: poussières, articles de consommation, air, alimentation, etc.
  • plomb dans l’eau destinée à la consommation: L’Anses a prévu d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du traitement de l’eau de distribution publique par des orthophosphates, composés qui permettent de réduire la présence de plomb issu des canalisations.

Risques liés aux modes de vie

sécurité des protections intimes féminines : suite aux résultats publiés par le magazine 60 Millions de consommateurs montrant des résidus de substances chimiques indésirables dans des serviettes et tampons, l’Anses a été chargée d’une expertise pour étudier la composition-type de produits de protection intime, les substances chimiques préoccupantes présentes dans les produits, etc.
substances chimiques dans les couches : De manière similaire, les couches, ont fait l’objet d’une récente publication par 60 Millions de consommateurs. L’opacité qui règne autour des couches est semblable à celle qui entoure les protections périodiques: elles feront également l’objet d’une analyse, qui portera surtout sur les effets d’une exposition par contact de l’enfant et la pertinence de définir des seuils autorisés de substances.
D’autres thématiques sont également au programme bien chargé de l’Anses en 2017: effets sanitaires associés à la réalité virtuelle, effets sanitaires des systèmes utilisant des LED, effets sanitaires et impact social des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Expositions environnementales

  • Perturbateurs endocriniens: L’ Anses poursuivra son travail d’expertise de 5 substances perturbateurs endocriniens par an, et également le travail lié au règlement REACH. L’établissement de critères de définition perturbateurs endocriniens occupera l’Agence tant que ceux-ci n’auront pas été avalisés au niveau européen. Ce travail est en lien avec plusieurs plans: Stratégie nationale Perturbateurs Endocriniens, Programme national de recherche Environnement-Santé-Travail, Plan National Santé Environnement, etc.
  • Pollution de l’air extérieur : Alors que les épisodes de « pics » de pollution de l’air extérieur se multiplient, la pollution générale de l’air extérieure est constante. L’ Agence va examiner l’efficacité des masques anti-pollution et leur statut réglementaire.
  • Pesticides: Une nouvelle étude sur l’exposition des riverains aux pesticides sera lancée. En outre, l’Agence est chargée d’étudier les bénéfices attendus des variétés tolérantes aux herbicides non transgéniques. L’Anses poursuit son travail sur l’étude Kannari, concernant l’exposition alimentaire au chlordécone et autres résidus de pesticides de la population antillaise. En prévision de l’interdiction des néonicotinoïdes (septembre 2018), l’Anses mène des travaux de comparaison des néonicotinoïdes et leurs alternatives.

Outre les points ci-dessus, d’autres thématiques sont également au menu 2017 très chargé de l’Anses : risques liés aux expositions professionnelles aux produits d’onglerie, risques liés aux activités de valorisation des déchets notamment.

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