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Lait contaminé, scandale sanitaire au détriment des plus fragiles

Lait contaminé, scandale sanitaire au détriment des plus fragiles

Communiqué – le 17 janvier 2019

Il semble que tout a été dit, et pourtant les scandales alimentaires se succèdent. Dernier en date : le lait infantile contaminé aux salmonelles. Malgré le rappel de 1352 lots effectué par Lactalis, des lots contaminés sont restés dans les rayons et près de 2000 boîtes ont été vendues après les opérations de retrait. WECF s’engage pour la santé des personnes les plus fragiles, en particulier les femmes enceintes et les nourrissons, avec des actions de formation et de sensibilisation pour un environnement sain et une alimentation de qualité. A ce titre, nous condamnons la négligence avec laquelle l’affaire du lait infantile a été conduite, et proposons des pistes d’action pour que la santé des plus petits ne soit plus considérée comme secondaire aux intérêts économiques.

Malgré l’identification de salmonelles dans ses entrepôts, l’industriel Lactalis n’a vraisemblablement pas pris la mesure de la contamination en alertant les autorités publiques, en mettant en oeuvre des mesures sanitaires volontaires, et en retirant du marché l’ensemble des produits suspects. Les mesures de retrait des produits suspects ont été mises en place avec une négligence qui amène à s’interroger sur les priorités du secteur : privilégie-t-il la qualité des produits ou la rentabilité ? Le système de contrôle est incapable de faire face à une crise sanitaire, notamment en raison de réductions drastiques des effectifs des services dédiés au contrôle : entre 2010 et 2014, les contrôles de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) auraient chuté d’environ 50% ! L’autocontrôle (contrôle réalisé par les acteurs des filières eux-mêmes) n’est absolument pas suffisant pour garantir un niveau de sécurité adéquat.

L’État, premier garant de la sécurité sanitaire et de la santé publique, doit garantir l’efficacité en mettant en place des effectifs et des moyens appropriés pour le suivi et le contrôle des produits mis à disposition des consommateurs. La réduction des effectifs et les arguments économiques ne peuvent être recevables quand la santé des populations est en jeu. Des sanctions lourdes doivent être véritablement notifiées et appliquées en cas de non-respect des retraits. « Nous avons contribué aux États Généraux de l’Alimentation dont l’atelier 8 sur la sécurité alimentaire qui a traité de l’amélioration de la prévention et de la gestion de crise. Ces États Généraux ont suscité un grand espoir. Cette crise touchant le lait infantile, c’est à dire un produit pour les bébés, doit être un électrochoc. La sécurité des produits n’est pas une option, elle doit être garantie. » conclut Véronique Moreira, présidente de WECF France.

Contact presse : Véronique Moreira, veronique.moreira@wecf.eu, 06 72 00 03 15