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Du triclosan dans un gel intime vendu en pharmacie

"Vendu en pharmacie": cette affirmation suffit-elle à elle seule à garantir qu'un produit vaut mieux qu'un autre? Ces jours-ci, j'ai été interpellée par une publicité pour un gel intime d'une marque bien connue vendue en pharmacie, présenté comme favorisant "des défenses intimes plus fortes " et apportant "fraîcheur et bien-être au quotidien". Or, le produit en question contient du triclosan, décrié pour ses effets sur la santé: on peut donc légitimement remettre en cause l'utilisation de ce produit.

« Sans savon, sans colorant, sans paraben » mais avec triclosan

La marque en question, qui appartient à un groupe international qui détient 50 marques et commercialise ses produits dans 125 pays, propose des produits qui sont destinés à la toilette intime depuis déjà plusieurs années, et dédie une grande partie de son site à « l’intimité de la femme ». D’autant plus surprenant pour ce produit, il est hypoallergénique, sans savon, sans colorant et sans paraben: la marque est donc rentrée dans une logique de substitution visant à éviter certains composants problématiques telles que les parabens, dont certains sont des perturbateurs endocriniens avérés. Il est donc contradictoire d’y trouver du triclosan, un antibactérien utilisé comme conservateur dans les cosmétiques, lui aussi soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, de favoriser la survenue d’asthme et d’allergies et la résistance des bactéries.


Pour WECF, cette substance n’a rien à faire dans les produits cosmétiques, où il est autorisé à hauteur de 0,3%, a fortiori dans des produits de toilette intime. Sans parabens certes, mais encore faut-il que les conservateurs utilisés soient plus sûrs.

Le point de vue d’une membre du comité d’expert.e.s de WECF France

S’adresser à son pharmacien est un gage de sérieux: la formation du pharmacien le met à même de comprendre et d’analyser les ingrédients des produits vendus.
Mais dans les rayons des pharmacie, on trouve de tout, comme ailleurs. Madeleine Madoré, membre du comité d’expert/e/s Nesting et qui a exercé le métier de Dr en pharmacie témoigne :  » Le pharmacien a des compétences mais il est aussi un commerçant qui veut aller à l’information la plus rapide, celle dispensée par le délégué commercial du laboratoire qui vend le produit: le risque est que beaucoup de pharmaciens se contentent de cette information-là et que seuls les plus scrupuleux cherchent à aller plus loin.
Le pharmacien n’a aucune obligation de vérifier la composition des produits proposés à la vente; il se doit d’exécuter les ordonnances, et de s’assurer de la compatibilité des produits entre eux et des doses.
Il est évident que le commerce perturbe la mentalité pharmaceutique, en officine ou en parapharmacie. Le pharmacien possède en effet toutes les compétences pour connaître la composition des produits, et donc conseiller le grand public« .