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Dioxyde de titane nano: suspension confirmée dans les denrées alimentaires

Dioxyde de titane nano: suspension confirmée dans les denrées alimentaires La Loi Agriculture et Alimentation, adoptée suite aux Etats Généraux de l'Alimentation prévoyait la suppression du dioxyde de titane nanoparticulaire (E171) dans les denrées alimentaires. Cependant, le décret d'application de la mesure tardant à venir, plusieurs ONG - Avicenn, Agir pour l'environnement, Foodwatch, FNE, WECF, etc. - se sont mobilisées sur le sujet pour que le gouvernement n'oublie pas ses promesses. C'est maintenant chose faite, puisque les ministres de l'économie et de la transition écologique et solidaire ont annoncé le 17 avril la suspension de l'additif en application du principe de précaution. La mesure entrera en vigueur en janvier 2020.

Un avis de l’Anses pour conforter la suspension

L’Anses a rendu un nouvel avis le 15 avril, sur la base de son travail sur la toxicité orale du composé TiO2 (dioxyde de titane nanoparticulaire), présent dans de nombreuses denrées alimentaires, et indiqué par le signe « E 171 ». Ce travail de l’Agence pour recenser de nouvelles études fait suite à une saisine, notamment suite à un avis de l’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) de 2017 qui estimait que les données sur la toxicité pour la reproduction du composé étaient insuffisantes pour fixer une dose journalière admissible et une quantité maximale dans les aliments sans risque pour la santé des consommateurs. L’Anses estime quant à elle que les nouvelles données scientifiques sont insuffisantes pour confirmer ou infirmer le caractère cancèrogène de la substance. Plus largement, concernant les nanomatériaux, l’Agence invite les consommateurs à favoriser « des produits sûrs et équivalents en termes de fonction et d’efficacité, dépourvus de nanomatériaux ».

Une suspension attendue et promise par la Loi Agriculture et Alimentation

L’additif E171 dispose d’une autorisation au niveau européen, . Il se présente sous la forme d’une poudre blanche insoluble dans l’eau et les solvants organiques mais soluble dans l’acide fluorhydrique et l’acide sulfurique concentré à chaud. Il est majoritairement utilisé comme colorant alimentaire, dans la production de confiseries, de desserts et crèmes glacés, de produits de boulangerie et pâtisserie, de biscuits, de gâteaux, de tablettes de chocolat, de desserts réfrigérés, etc. La Loi Agriculture et Alimentation prévoit son interdiction dans les denrées alimentaires: l’arrêté signé vient entériner la mesure. La mention [nano] doit figurer sur les denrées alimentaires contenant du E 171. Cette obligation semble parfois ne pas avoir été respectée, bafouant ainsi le droit à l’information des consommateurs.

D’autres usages du dioxyde de titane nano non concernés par l’interdiction

Récemment, l’association Agir pour l’Environnement révélait la présence dans de nombreux dentifrices, y compris pour enfants de dioxyde de titane. Selon les données publiées fin mars par l’association, un dentifrice pour enfant sur deux et 271 dentifrices sur les 408 examinés contiennent du dioxyde de titane, y compris 25 dentifrices bio. Difficile de dire s’il s’agit ou non de dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire ou non, puisqu’aucun des 271 dentifrices concernés ne le mentionne sur l’étiquetage. De même, la présence de E171 dans des médicaments très courants est avérée, comme l’a rappelé en 2017 le magazine Que Choisir. Il y est utilisé comme colorant. Ces deux usages ne sont à ce jour par concernés par l’interdiction portant sur les denrées alimentaires, bien que la voie orale soit aussi concernée.

Vers une suspension au niveau de l’UE?

La France, en activant l’interdiction du dioxyde de titane nano dans les aliments pour des raisons sanitaires en application du principe de précaution, utilise le principe de la « clause de sauvegarde » que tout Etat membre de l’UE peut actionner. Il faut maintenant qu’elle soit examinée au niveau européen. Par ailleurs, la France demande également à l’UE de suspendre l’usage du TiO2 dans les aliments au niveau européen, sur la base de nouvelles études, dans l’attente de la réévaluation par l’EFSA.

Sources:

Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif aux risques liés à l’ingestion de l’additif alimentaire E17, 15 avril 2019

Communiqué des Ministères de l’Economie et de la Transition écologique et solidaire, 17 avril 2019