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Wecf réagit à la nomination du nouveau Secrétaire général des Nations Unies

Women Engage for a Common Future (WECF) a accueilli l’annonce de la nomination de M. Antonio Gutteres comme nouveau Secrétaire Général des Nations Unies avec des sentiments mitigés.

En coordination avec le Groupe Majeur Femmes des Nations Unies, que WECF anime, nous avons publié une déclaration dans laquelle nous expliquons notre position. La déclaration est accompagnée d’une campagne dans les médias sociaux montrant l’emblème des Nations Unies avec une moustache.

WECF et le Groupe Majeur Femmes croit fermement que la cause des femmes ne peut progresser que si les femmes prennent les positions de pouvoir. Membres du Groupe Majeur Femmes nous avons plaidé pour l’élection d’une femme féministe au poste de Secrétaire Général·e (www.womenmajorgroup.org); en effet, nous pensons qu’après 70 ans de Secrétaires Généraux masculins, il aurait été temps de laisser la place à une femme. Les Nations Unies sont officiellement engagées pour la parité de genre, et doivent montrer l’exemple.

L’élection de Mr Gutteres nous donne toutefois des raisons d’espérer, car il est respecté par les gouvernements et la société civile comme un homme engagé pour les droits humains, qui a aidé son pays à sortir de la tragique dictature de Salazar, et pour son rôle à la direction du Haut Commissariat aux Refugiés des Nations Unies.

Dans son discours à l’Assemblée Générale, le 12 avril, Mr Gutteres a promis que, s’il était élu, il soutiendrait le passage progressif d’une perception des femmes et des jeunes filles comme sujets de protection vers la promotion de leur autonomie.

Nous apprécions l’engagement de Mr Guterres en faveur de l’égalité de genre, mais nous sommes profondément préoccupées par l’écart entre son bilan sur les droits humains des femmes et la rhétorique qu’il soutient. Notamment, nous sommes préoccupées par son véto sur une loi sur la sécurisation de l’accès à l’avortement alors qu’il était premier ministre du Portugal.

En tant que Secrétaire général, Mr Guterres ne doit pas laisser ses croyances personnelles et religieuses l’emporter sur la réalisation des droits des femmes dans leur intégralité, comprenant leurs droits sexuels et reproductifs.

Nous appelons Mr Guterres à prendre une position claire et forte en faveur de la réalisation des droits humains et de la justice pour tous, y compris des femmes, des peuples autochtones, des personnes vivant avec le SIDA, des migrants et réfugiés, des minorités ethniques et des personnes marginalisées et exclues, dès le début de son mandat.

Nous appelons Mr Guterres à maintenir sa position ferme sur l’expression et  la réalisation des droits humains des migrants, des personnes déplacées intérieures et des réfugié.es et de conduire les Nations Unies à prendre des mesures allant au delà de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, adoptée récemment.

La moitié des personnes déplacées et des réfugiés sont des enfants et une proportion significative compte des femmes. La plupart appartiennent à des groupes qui ont été systématiquement exclus socialement et persécutés, en raison de leur origine ethnique, de leur caste, de leur foi, de leur orientation sexuelle ou parce qu’ils sont pauvres, travaillant dans des zones marginales ou de ressources convoitées.

Mr Guterres doit en particulier conduire les Nations Unies à prendre des mesures pour s’attaquer aux crises systémiques conjuguées, financière, économique, énergétique et climatique, conjuguées avec les conflits, la montée des fondamentalismes et des extrémismes religieux, qui ont contribué au déplacement de 65 millions de personnes.

Nous exhortons Mr Guterres à assurer un engagement des Nations Unies fort et véhément en faveur de la prévention et de la résolution pacifique des conflits et de pousser la résolution 1325 des Nations Unies et l’Agenda Femmes Paix et Sécurité.

En Mars 2016, la participation des femmes dans les missions de maintien de la paix était inférieure à 5%. Mr Guterres devrait renforcer l’action en faveur d’une prévention des conflits intégrant l’égalité de genre comme priorité absolue pour l’action des Nations Unies à tous les niveaux, y compris la démilitarisation, le désarmement, et un financement fort et effectif pour l’égalité de genre et une paix de long terme comprenant l’égalité femmes hommes.

Nous appelons le nouveau SG à amener davantage de femmes aux positions de décisions ainsi que dans les départements, fonds, programmes et agences spécialisées. Chaque département du système des Nations Unies doit afficher une représentation équilibrée des femmes et des hommes, y compris dans les postes de hauts responsables. WECF et le Women Major Group en appellent à Mr Guterres pour définir un calendrier pour l’atteinte de la parité de genre dans les postes de décision à tous les niveaux des Nations Unies.

Enfin, nous exhortons les Etats membres à s’engager pour un processus transparent et participatif pour l’élection du Secrétaire Général des Nations Unies et des responsables des agences clé des Nations Unies, processus dans lesquels tous les acteurs pourront exprimer leur position, ceci afin de conduire à une élection par les peuples du monde entier.

Nous appelons Mr Guterres à bien amorcer la première étape de son mandat en nommant Secrétaire Générale Adjointe une femme de l’hémisphère sud forte d’un bilan dans le plaidoyer pour l’égalité de genre, Secrétaire Générale Adjointe qui jouera un rôle d’égale importance dans la direction des Nations Unies.

WECF et le Women Major Group aspirent à travailler avec Mr Guterres ces prochaines années sur la mise en œuvre des objectifs du développement durable, l’agenda des droits des femmes et une reforme des nations Unies démocratique et féministe.