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« Club Poulet » : c’est vous le dindon de la farce !

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« Club Poulet » : c’est vous le dindon de la farce !

On ne cesse de nous le répéter, une bonne alimentation est un facteur de bonne ou du moins meilleure santé : il faut « manger cinq fruits et légumes par jour » et également « manger bouger » comme le préconise le Plan National Nutrition Santé. Difficile cependant lorsqu’on voyage en train manger bouger risque de gêner nos voisins et la chasse aux fruits et légumes s’avère difficile : à part une maigre pomme sous plastique, vous ne trouverez guère de légumes. Mais heureusement la compagnie chargée du transport ferroviaire a sélectionné pour vous des plats en parfaite adéquation avec le PNNS : croque-monsieur, barres chocolatée, chips et même un Club Poulet. Ah le Club Poulet dans le train : avec un peu de chance il peut constituer un repas complet tant ses ingrédients sont riches et variés. Arrêt sur étiquette.

« Club poulet » : du poulet un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie ?

Un Club poulet c’est une poésie à lui tout seul : il contient du « poulet » qui arrive en 2ème position à 22% derrière le pain de mie (47%) dans les ingrédients ; Mais attention, pas n’importe quel poulet : ce poulet-là ne contient que 20% de filet de poulet ! Les 80% restants sont constitués d’anti-oxydants, protéines de lait, sel, lactose gélifiant et stabilisant. Un stabilisant, le E451 qui fait partie de la famille de polyphosphates, qui permettent aux protéines de retenir l’eau et sont soupçonnées de jouer un rôle dans l’hyperactivité par exemple. C’est ce qui fait son goût si particulier. Le pain de mie lui contient bien de la farine mais également des émulsifiants ; Divers conservateurs, acidientas sirops de glucose après on arrive au conservateur E224, soit le disulfite de potassium, de la famille des sulfites soupçonnés de créer des réactions allergiques, des céphalées, nausées etc. Et si on a peur pour sa ligne ? Pas d’inquiétude, la mayonnaise est « allégée en matières grasses ». Enfin, avec un peu de chance on pourra en même temps que le « poulet » et son club avaler des traces de céleri, des crustacés, fruits à coque, poissons, graines de sésame et sulfites… tout ça pour le prix d’un modeste sandwich !

Snacking, fast-food et « nourriture festive »

Nombreux sont les français qui déjeunent aujourd’hui sur le pouce, pour gagner du temps. Au menu : sandwichs, plats cuisinés réchauffés au micro-ondes, salades…. Le club poulet en est une bonne illustration. Le manque de temps pour manger associé à la récurrence d’une alimentation sans produits frais, très pauvre en fibres, mais riche en graisses, glucides et additifs alimentaires divers contribue à la mauvaise santé des populations. Pourtant certains, à l’instar d’une représentante de la FNSEA interviewée sur France Inter (émission Le Téléphone Sonne avec Philippe Desbrosses en février dernier) n’hésitent pas à défendre le « droit de manger fast food la semaine et festif le week-end ». Car c’est un droit qui mérite tellement qu’on se batte pour lui. En effet comment feraient les industries agro-alimentaires ? Autre point d’inquiétude, la multitude de déchets générés par ce modèle : pour un repas-train il faut compter : 1 sac en papier par personne, 1 emballage par sandwich ou par plat et des couverts jetables. De quoi alimenter les décharges et incinérateurs de France.

En définitive si on en sait bien peu sur le mystérieux volatile qu’on trouve dans le club poulet, une chose est sûre : c’est vous le dindon de la farce !