Skip to main content
whatshot Produits chimiques shopping_basket Produits du quotidien Santé-environnement

Biocides et détergents: le bilan des contrôles de la DGCCRF

Biocides et détergents: le bilan des contrôles de la DGCCRF Comme chaque année, la Direction Générale de la Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) vient de publier le bilan de ses contrôles sur les produits biocides et détergents, deux types de produits utilisés par la plupart des consommateurs : en 2018, des anomalies ont été relevées dans 41% des établissements contrôlés. A l'évidence de gros progrès restent à faire pour ces produits qui devraient être utilisés avec précaution.

Quels types de contrôles la DGCCRF a t-elle conduits?

La DGCCRF a mené des visites dans 972 établissements, contrôlé 3500 références et réalisé 182 prélèvements. Ses contrôles ont porté sur des produits biocides (désinfectants pour l’hygiène humaine, pour les surfaces alimentaires, rodenticides, insecticides, répulsifs, etc.) et détergents (lessives dont dosettes hydrosolubles, produits nettoyants pour les sols, etc.). 96 des 182 produits prélevés étaient non conformes, et 9 non conformes et dangereux.

Quelles anomalies a t-elle identifiées ?

  • Etiquetages non conformes: 24% des biocides et 53% des détergents ne respectent pas la réglementation sur les mélanges dangereux, pourtant obligatoire depuis le 1er juin 2017 (règlement CLP sur la classification, l’étiquetage et l’emballage des produits dangereux). Parfois, des mentions de dangers sont même omises, ou l’étiquetage est en langue étrangère.
  • Mentions valorisant le produit interdites : Les mentions telles que « écologique » « non toxique » « non nocif » « non polluant, etc. ne sont pas autorisées sur l’étiquette des produits chimiques dangereux et pour cause! Pourtant, elles représentent 8% des anomalies constatées sur les détergents. Pour les biocides des termes tels que « naturel » « respectueux des animaux » « ne nuit pas à la santé » sont par exemple utilisés, alors qu’ils sont interdits. La DGCCRF révèle par exemple une mention « produits agro-chimiques et biocides pour le bien-être »!
  • Omission des dates de péremption et des mentions obligatoires en cas de publicité : 22% des anomalies constatées concernent la vente de produits avec une date de péremption dépassée. Quant à la publicité, l’absence de mentions de mises en garde obligatoires sur les précaution d’usage, etc. en cas de publicité représentent 16% des anomalies constatées.

Pour Wecf France, qui suit de près la réglementation biocides au niveau européen, ce taux de non conformité réglementaire est beaucoup trop élevé, pour des produits qui sont par nature nocifs pour les écosystèmes et la santé humaine. Les biocides sont encore trop souvent utilisés et manipulés comme des produits anodins, alors qu’ils ne le sont pas. Et que dire des produits ménagers, dont l’usage s’est multiplié avec la crise de la Covid-19? Le grand public dans son ensemble est totalement inconscient du fait que les produits ménagers sont une source de pollution importante, et que l’adage « Moins, c’est mieux » devrait leur être appliqué: à titre d’exemple, les « professionnel.le.s du nettoyage » utilisent ces produits sans aucune précaution, comme on peut le constater sur des lieux de travail, ou dans des copropriétés par exemple. La DGCCRF poursuivra ses contrôles en 2019.

En savoir plus : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/controles-2018-des-produits-biocides-et-detergents