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Antiépileptiques & grossesse: l’Ansm élargit ses mises en garde

Antiépileptiques & grossesse: l’Ansm élargit ses mises en garde Alors que l'Ansm (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a déjà émis des mises en garde sur les risques avérés de troubles neuro-développementaux pour l'enfant à naître en cas de prise d'antiépileptiques contenant du valproate (Dépakine, etc.) au cours de la grossesse. L'Agence va plus loin, en examinant l'ensemble des antiépileptiques disponibles à la vente en France. Elle émet plusieurs mises en garde et recommandations, avant la tenue d'un comité d'experts mi-mai.

En Europe, entre 2,6 et 6 millions de personnes souffrent d’épilepsie. En France, on estime à 100 000 le nombre de patientes épileptiques en âge de procréer. Les médicaments anti-épileptiques sont également utilisés dans des pathologies psychiatriques (troubles bipolaires) et neurologiques (douleur, migraine, etc.).

Antiépileptiques & grossesse: les recommandations de l’Ansm

source: Ansm, avril 2019

L’Ansm recommande aux femmes en âge d’avoir des enfants qui sont traitées avec un antiépileptique :

  • Consulter sans délai leur médecin pour voir s’il y a nécessité de modifier le traitement,
  • Si une grossesse est envisagée, consulter leur médecin pour réévaluer le traitement avant la grossesse,
  • Surtout: ne pas arrêter ou modifier un traitement sans l’avis du médecin ou du pharmacien,
  • Faire réévaluer le traitement par un professionnel de santé régulièrement, même en cas d’absence de projet de grossesse,
  • Contacter leur médecin ou un pharmacien en cas de question

Les principaux éléments du rapport de l’Ansm

21 substances sont couvertes par le rapport de l’Ansm, qui exclut de son analyse certaines autres molécules

  • Généralement, les connaissances sur le risque tératogène et neuro-développemental sont très variables selon les antiépileptiques, et en constante évolution. Le rapport de l’Ansm concerne 21 substances, et en exclut d’autres: le valproate qui a fait l’objet de recommandations précédentes notamment.
  • Les molécules les plus prescrites à des femmes en âge de procréer selon des données pour 2017 : la prégabaline avec plus de 147 000 prescriptions , la lamotrigine avec plus de 64 000 prescriptions et le valproate avec plus de 59 000 prescriptions arrivent en tête.
  • 16 molécules sur 21 sont considérées comme ayant des effets tératogènes chez l’animal. Des risques de malformations considérés sont par exemple: hypospadias, malformations cardiaques, fentes orales, dysmorphie faciale, anomalie des extrémités, etc. Des données comme la toxicité pour le foie ou les reins sont également examinées.
  • Pour les risques neuro-développementaux, les données sont plus limitées, et souvent insuffisantes pour conclure, mais il existe
  • Le valproate (Dépakine, Dépakote, Dépamine) est l’antiépileptique entraînant le plus de malformations, et comporte également un risque élevé de troubles neuro-développementaux (cognitifs et comportementaux).
  • Le topiramate (Epitomax et ses génériques) présente des risques tératogènes avérés, et des risques potentiels de troubles neuro-développementaux.
  • La prégabaline (Lyrica et génériques) et la gabapentine qui a une structure proche présente un risque potentiel de malformations en cas d’exposition pendant la grossesse, et le niveau d’exposition est très élevé, notamment avec des indications multiples et des usages hors autorisations de mise sur le marché (usages détournés). Cette molécule était selon des données récentes la plus prescrite à des femmes en âge de procréer en 2017.