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Alimentation du « futur »: ce que l’industrie agro-alimentaire s’apprête à nous faire gober

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Le titre "Comment NXXXXX prépare l'alimentation du futur" de l'hebdomadaire BXXXX intrigue : que nous prépare donc le secteur agro-alimentaire, jamais en panne d'invention et toujours prêt à créer et surfer sur les modes pour attirer le consommateur? Nous vous proposons une petite analyse de cette alimentation "du futur".


Quand l’alimentation met en danger la santé

Récemment Arte proposait un Théma sur le thème de l’alimentation qui laissait un goût amer. Après avoir passé en revue les additifs alimentaires présents dans une majorité de préparations issues du secteur agro-alimentaire (de quoi déchanter sur les assertions multiples des « arômes naturels » aux « potages aux cèpes » contenant moins de 1% de cèpes lyophilisés). Après quoi un documentaire choc sur le chocolat nous rappelait que la culture et la récolte du cacao se fait en Côte d’Ivoire majoritairement aux dépens de nombreux enfants venus des pays plus pauvres environnants et vendus aux exploitants de certaines plantations: les grands noms du chocolat s’étaient pourtant engagés à mettre un terme au travail des enfants d’ici 2008 dans une charte médiatisée. La réalité est tout autre. Devant les attaques légitimes que peuvent susciter les dérives de l’industrie agro-alimentaire, il semble que le secteur s’oriente vers un nouvel eldorado: « l’ère de la nutrition personnalisée ».

Comment l’agro-alimentaire se réapproprie le vieil adage d’Hipprocrate: « que ton aliment soit ton médicament »

La nutrition facteur de santé: rien de nouveau a priori. Alors que des chercheurs comme le Dr David Servan-Schreiber et son régime anti-cancer ont permis de (re)découvrir les bienfaits d’une alimentation saine en termes de prévention des maladies comme le cancer, l’industrie agro-alimentaire s’empare maintenant du concept. C’est que le marché est porteur: aux frontières de la pharma et de l’alimentation se situe un créneau qui peut engranger beaucoup de bénéfices. Car si l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) rejete actuellement de nombreuses demandes d’autorisation d’aliments fonctionnels ou d’alicaments faute de preuves, l’univers « est en plein boom ». De nombreuses entreprises se lancent dans le créneau – l’Institut Mérieux, Pfizer, Sanofi, Danone, Pepsico et Nestlé pour n’en citer que quelques-unes.

Génétique, droits de propriété intellectuelle et prescriptions médicales

Il ne s’agit bien sûr pas de consommer des aliments de type fruits frais, épices, céréales, mais plutôt de produits préparés par le secteur industriel pour répondre à « nos besoins ».

Mais pluôt rien de moins que de grignoter une part de marché du secteur pharmaceutique: il s’agit en effet de développer des produits ciblant les grandes maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et neurodégénératives. Le rêve à demi-déclaré du secteur agro-alimentaire: vendre ces nouveaux produits via des prescriptions médicales… dans un premier temps, avant de passer à des aliments médicalisés générant dans tous les cas des droits de propriété substantiels. Car comme le rappelle l’article: « La Croix-Rouge révélait il y a quelques jours qu’il y a désormais plus d’obèses (1,5 milliard) que de malnutris (925 millions) sur la planète: une nouvelle qui ne peut que nous désoler, tant les chiffres sont vertigineux dans les deux catégories, mais que certains accueillent comme une invitation à réorienter leur stratégie commerciale.

Analyse basée sur des données d’un l’article paru dans le magazine BXXXX du 5.10.2011 au 18.10.2011, pages 36-39.