Skip to main content
whatshot Produits chimiques pregnant_woman Santé des femmes Santé-environnement

8 mars – Françoise Sellin nous raconte son parcours de femme engagée dans la lutte contre le cancer

8 mars – Françoise Sellin nous raconte son parcours de femme engagée dans la lutte contre le cancer

A l’occasion de cette journée internationale des droits des femmes, Wecf France vous propose de découvrir le parcours de Françoise Sellin, engagée dans la lutte contre le cancer du sein.

Depuis 1998, date à laquelle j’ai été soignée pour un cancer du sein, je me suis engagée dans la lutte contre le cancer, convaincue qu’il est indispensable d’unir nos forces, de partager nos expériences et nos savoirs pour combattre ce fléau. Aujourd’hui guérie, cet engagement pris il y a à présent 16 ans ne s’est pas émoussé et mes convictions se sont renforcées.
Le premier acte d’engagement que j’ai posé a été en février 1999, la création d’une association d’aide aux malades et cela sans attendre la fin de mes traitements. L’association « Faire Face Ensemble » proposait déjà aux malades et leurs proches des soins de supports : soins esthétiques, sophrologie, kiné.. et formait, avec le concours de professionnels de santé, des bénévoles à l’écoute. Pour compléter ce dispositif et pour informer le grand public j’ai très régulièrement organisé des conférences et des colloques.

En 2000, choisie pour « être grand témoin » aux 2èmes Etats Généraux des malades organisées par la Ligue Nationale contre le Cancer, j’ai pris la mesure du pouvoir de la parole du malade, qui, si elle est entendue, influe positivement la politique de santé.
Puis, d’année en année, cet engagement m’a conduit, au-delà de la gestion de cette association, à prendre des responsabilités régionales et cela à la demande de Madame Annie Podeur, qui était à l’époque directrice de L’ARS Bretagne.

Suppléante du Président du Comité Régional des Usagers de Bretagne, j’ai, dès lors, pris conscience de la complexité des enjeux médico-sociaux d’une région et de l’importance de travailler en réseau avec l’ensemble des parties prenantes. Cette fonction m’a conduit également à travailler avec L’ARS à l’élaboration du Schéma Régional de l’Organisation de la Santé (SROSIII), et ensuite à m’impliquer dans la création du CISS Bretagne et dans l’élaboration de ses statuts.

Aguerrie par ces 5 années d’expérience associative, en recherche de travail après avoir été licenciée de mon poste de responsable de librairie pendant ma période de soins, j’ai rejoint, en 2004, la société Amoena (société leader mondiale dans la fabrication de prothèses mammaires externes et de lingerie adaptée pour la femme opérée) où mes uniques missions étaient l’organisation des rencontres régionales des femmes opérées du sein (Strasbourg, Lille, Nantes) et surtout le développement, dans le cadre d’octobre rose, leur action de collecte de fonds « opération lumières pour l’espoir » au profit des associations de lutte contre le cancer du sein.
J’ai proposé ensuite des temps d’échanges entre associations et d’informations avec des experts médicaux, scientifiques. C’est ainsi que j’ai fait intervenir des chercheurs du Réseau Environnement Santé afin de sensibiliser les associations aux perturbateurs endocriniens.

Ces temps de rencontres entre associations ont engendré l’envie de créer un évènement fédérateur pour animer octobre rose. C’est pour répondre à cette attente que j’ai ainsi imaginé, en 2008, l’action Ruban de L’Espoir. Cette action, reconnue par le Ministère de la Santé et de l’INCa mobilise plus de 170 partenaires chaque année : associations, ERI, centres de soins, collectivités locales, entreprises… tous unis pour organiser dans les villes étapes des manifestations grand public tels que conférences, forum associatif, expositions, spectacle…en vue de faire passer des messages de prévention, de prôner le dépistage , d’informer sur la maladie et sur ses modalités de prises en charge, de faire connaître les avancées médicales…

Depuis 2008, j’assure la coordination nationale de cette action à laquelle 70 villes françaises ont participée, nouant ainsi des contacts avec un grand nombre de personnalités institutionnelle, politique, médicale. Le Ruban de l’Espoir a pris une ampleur internationale en faisant étape en Belgique et au Maroc.
Cette action a engendré un formidable mouvement de solidarité qui a abouti, en juin 2009, à la création d’un collectif national d’associations, le Collectif K, qui compte à ce jour 19 associations membres. Il a pour but de fédérer les associations, de favoriser l’échange de savoir et de savoir-faire, la réalisation d’actions communes et de contribuer au débat public.

Membre fondateur, j’occupe, à l’heure actuelle le poste de directrice. J’assure la gestion des affaires courantes de l’association et la mise en œuvre de ses actions : le Ruban de l’Espoir et les rencontres nationales des associations impliquées dans la lutte contre le cancer.

Les rencontres organisées pour la première fois en 2011 à Nice ont reçu du Ministère de la Santé le label « 2011 année des patients et de leurs droits ». Son but, aider les dirigeants d’associations membres du Collectif K ou pas, à acquérir des connaissances et à se former grâce à l’intervention d’experts tels que représentant de la HAS, scientifiques, membres d’ONG…

Bref, toutes ces années m’ont permis, entre autre, de connaître les associations, leurs difficultés et leurs attentes ainsi que celles des malades. Je crois en la force du réseau et je suis convaincue que les associations ont un très grand rôle encore à jouer pour aider les malades et défendre leurs droits.

Françoise Sellin, initiatrice et coordinatrice générale du Ruban de l’Espoir