
Le cadre de l’étude menée par l’Anses
L’Anses a mené trois activités en parallèle :
- une étude de la littérature scientifique
- la recherche d’une vingtaine de substances irritantes ou allergisantes sur des vêtements neufs issus de plusieurs points de vente et la recherche d’une cinquantaine de substances préoccupantes dans des chaussures ayant entraîné des plaintes de clients
- une étude pour étudier les cas d’allergie et intolérance cutanée liés aux substances chimiques présentes dans les vêtements ou les chaussures : l’Anses a mobilisé des médecins (toxicologues, dermato-allergologues etc.) pour étudier les articles portés par les patients. Des substances chimiques ont pu être identifiées, et l’étude se poursuit jusqu’en octobre 2018.
Les familles et substances chimiques identifiées par l’étude
Dans les vêtements :
- nonylphénols et nonylphénols éthoxylés: des composés perturbateurs endocriniens connus pour être présents sur certains textiles à l’état de traces, présents dans 20% des échantillons de vêtements – mais sont éliminés au lavage.
- colorants: le colorant CI Disperse Yellow 23 a été mis en évidence dans des textiles d’habillement.
- métaux lourds quantifiés dans 16% des échantillons de vêtements
- 1,4-paraphénylénediamine : substance sensibilisante cutanée reconnue, quantifiée dans 20% des vêtements – sa concentration ne baisse pas avec le lavage, voire augmente.
Dans les chaussures :
- Le colophane, un sensibilisant cutané est présent dans 36% des chaussures
- Un composé à la toxicité aigue, le benzoate de benzyle est présent dans 21% des chaussures.
- Plusieurs échantillons contiennent du formaldéhyde ou du BHT , ou autres composants sensibilisants cutanés.
- Chrome VI: un composé cancérogène et sensibilisant cutané, présent dans de chaussures en cuir, mais en-dessous de la limite réglementaire autorisée par le réglement REACH (3 milligrammes/kg).
- Nickel: connu pour être un allergène par contact
Les recommandations de l’Agence
L’Anses émet une série de recommandations envers les autorités :
- poursuivre leurs contrôles, notamment sur la présence de CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques) ou substances irritantes ou sensibilisantes dans les vêtements et chaussures
- générer des données toxicologiques sur 2 colorants, un orange et un jaune, mis en évidence par l’étude, pour lesquels il n’existe pas de données toxicologique
- améliorer l’information du consommateur sur les étiquetages et les emballages, pour notamment informer les personnes déjà sensibilisées de la présence de ces substances.
- En direction des consommateurs, l’Anses indique qu’il est important de laver tout vêtement au contact de la peau avant de le porter.
Sources :