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Une femme enceinte est en moyenne contaminée par 56 substances chimiques indésirables, selon une étude américaine

Une femme enceinte est en moyenne contaminée par 56 substances chimiques indésirables, selon une étude américaine Une étude menée tout récemment par une équipe du Programme de Santé reproductive et de l'environnement de l'Université de Californie San Francisco révèle qu'une femme enceinte est en moyenne contaminée par 56 polluants. Cette étude a adopté une méthode innovante, qui a permis d'identifier certaines substances pour la première fois. Cette étude menée sur des femmes enceintes aux Etats-Unis vient confirmer le besoin de mieux protéger la période de développement in utero, particulièrement sensible, puisque toute contamination de la femme enceinte a potentiellement des conséquences sur la santé de l'enfant à naître.



Une méthode innovante pour détecter les contaminants

L’étude est innovante : grâce à la méthode utilisée par les chercheurs, ils ont pu identifier des produits chimiques encore jamais mesurés chez les futures mamans. Plus précisément, une technologie de spectrométrie de masse de haute résolution a été utilisée pour analyser des échantillons sanguins issus de 75 femmes enceintes. Elle permet d’identifier les substances chimiques en fonction de leur poids moléculaire. Environ 700 produits chimiques ont été recherchés. Ces 700 produits chimiques sont définis comme des « composés organiques environnementaux » qui englobent des composés comme des phénols environnementaux, des métabolites de phtalates (plastifiants), des composés perfluorés, des métabolites phénoliques de composés polybromés ou polychlorés, des pesticides.


56 polluants en moyenne détectés chez chaque femme enceinte

L’étude a permis de mettre en évidence 56 composés problématiques en moyenne chez chaque femme enceinte. Les échantillons vont de 37 jusqu’à 72 substances chimiques. La présence de 6 produits chimiques nouveaux, non identifiés jusqu’ici, a été confirmée: ils sont utilisés dans des jouets, produits de soin personnels, cosmétiques, pesticides, additifs alimentaires, produits pharmaceutiques, parfums, applications industrielles notamment – et ont des effets perturbateurs endocriniens ou cancérogènes possibles notamment. Deux d’entre eux sont des substances produites à des volumes annuels compris entre 4 et 20 millions de tonnes Etats-Unis.


Des recherches prometteuses pour renforcer la prévention 

La Professeur Tracey Woodruff, PhD et l’une des auteures principales de l’étude souligne que  » Comme nous le craignions, on retrouve chez les femmes enceintes un plus grand nombre de produits chimiques par rapport à ceux qui ont pu être identifiés jusqu’à aujourd’hui. Certains sont dangereux pour le fœtus en cours de développement et l’adulte ». Elle estime que ce travail permet de prioriser les produits chimiques pour des études ultérieures, et de mieux cibler les mesures de prévention. Ce travail mené au sein de l’Université contribue à mesurer l’exposome, soit la totalité des expositions environnementales à partir de la conception. Ce concept est également intégré dans des plans tels que le plan national santé environnement en France.

Sources:

New method uncovers hidden chemicals in pregnant women, July 22nd, Blog, Program on Reproductive Health and the Environment, University of California, San Francisco, https://prheucsf.blog/2018/07/22/new-method-uncovers-hidden-chemicals-in-pregnant-women/
56 Suspect Chemicals in Average Pregnant Woman,


A Suspect Screening Method for Characterizing Multiple Chemical Exposures
among a Demographically Diverse Population of Pregnant Women in San Francisco
, Aolin Wang, Roy R. Gerona, Jackie M. Schwartz, Thomas Lin, Marina Sirota, Rachel Morello-Frosch and Tracey J. Woodruff, Environmental Health Perspectives, 126(7) July 2018, https://ehp.niehs.nih.gov/wp-content/uploads/2018/07/EHP2920.alt_.pdf