
Pourquoi cette dérogation est un recul pour la transition écologique ?
Ce vote marque un recul en matière de protection de la biodiversité et des écosystèmes. La loi est à l’opposé de la transition vers une agriculture réduisant ou supprimant l’usage de pesticides et insecticides dangereux.
Sacrifier les abeilles pour « sauver » la betterave à sucre : un non-sens
Comme le précise le document vrai/faux commun publié avec les 30 autres ONG participantes à la campagne contre les néonicotinoïdes, la betterave à sucre n’est pas en danger. En 2020, la France restera de loin le premier producteur européen de betteraves à sucre. Les abeilles elles par contre oui! Les preuves de la toxicité des néonicotinoïdes ne sont plus à faire. En outre, la consommation excessive de sucre favorise obésité et diabète, deux fléaux modernes pour la santé publique.
Une loi en contradiction avec d’autres engagements juridiques nationaux et européens
Cette loi débouche sur une violation de la loi « pour la reconquête de la Biodiversité » de 2016, et revient sur le principe de non-régression du droit de l’environnement. Le député européen Eric Andrieu estime qu’elle est non conforme au droit européen. Il a saisi la Commission européenne pour vérifier que la loi française est bien conforme au règlement pesticides.
Un signal de relance des néonicotinoïdes envoyé au reste du monde
Ce retour en arrière est aussi un obstacle au développement d’alternatives non toxiques, à l’opposé des pesticides ou insecticides. En outre, quel signal la France envoie t-elle aux autres pays membres de l’UE, ou au reste du monde? Elle fournit un argument pour justifier le retour de l’ensemble des néonicotinoïdes, pas seulement pour la betterave, mais pour d’autres secteurs, qui pourraient sauter sur l’occasion.
Les prochaines étapes de la procédure législative
C’est maintenant au Sénat de se pencher sur le texte. Wecf France poursuivra sa mobilisation aux côtés des autres ONG et de la société civile pour revenir sur cette dérogation inadmissible.